vendredi 30 mars 2012
mercredi 28 mars 2012
Discours de François Hollande
Discours de François Hollande à Nice le 28 mars 2012
Mes chers amis, vous êtes venus nombreux, le théâtre est plein, d’autres sont à l’extérieur et nous écoutent, je les salue. Je remercie Patrick Allemand d’avoir organisé cette réunion. Je salue Michel Vauzelle de nous rappeler une fois encore que le sud ne doit pas être oublié, car le sud est une chance pour la France à condition qu’on le regarde à la fois avec la fierté qu’il revendique et la solidarité qu’il réclame. Je veux aussi saluer ici Jean-Pierre Bel, le Président du Sénat, et devant lui je prends l’engagement que les collectivités locales, demain, seront respectées, reconnues, et qu’un nouvel acte de décentralisation sera posé pour donner plus de liberté et de responsabilité à nos territoires. Arnaud Montebourg a rappelé par son discours que les Socialistes étaient unis, rassemblés avec ces primaires pour, maintenant, permettre le changement.
Je suis là devant vous, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. J’en mesure à chaque instant l’enjeu. L’enjeu, c’est de savoir, d’abord, si les Français veulent continuer ou veulent changer. Est-ce qu’ils veulent poursuivre avec le même président, la même politique, ou est-ce qu’ils veulent par un choix de conscience, de confiance, donner au changement toute sa réussite ? Je suis devant vous le candidat pour le changement !
Nous sortons d’un quinquennat marqué par l’échec. Echec face à la montée du chômage. Dois-je avoir la cruauté — mais même dans cette période de campagne présidentielle je finis par être indulgent… — de rappeler que le candidat de 2007, qui fut hélas élu, avait promis de ramener le chômage à 5 % de la population active ? Il avait même ajouté qu’il ne demandait qu’à être jugé sur son résultat en matière de lutte contre le chômage, et que s’il n’avait pas ramené le chômage à 5 %, il envisagerait de ne plus se représenter ! J’ai compris qu’il voulait persévérer… Mais c’est le peuple français qui va décider de l’arrêter ou de poursuivre !
Quinquennat de l’échec par rapport à une croissance qui est devenue si faible qu’elle sera sans doute de zéro au premier trimestre. J’entendais le candidat sortant nous parler de la « baisse tendancielle de la hausse » ! La croissance ? Cela aurait pu être pire ! Les déficits ? Ils seront moins lourds demain ! Toujours cette forme d’excuse, toujours cette façon de ne jamais être responsable de ses choix.
Quinquennat de l’échec, mais quinquennat de l’incohérence, de la virevolte, du zigzag, de la contradiction. Quinquennat qui commence avec des baisses d’impôts pour les plus favorisés et qui se termine par une hausse des prélèvements sur tous les Français. Quinquennat qui commence par le refus de la TVA dite « sociale » et qui s’achève par la hausse de la TVA — qui n’est pas plus sociale que la première.
Contradiction, incohérence ! Voilà que le candidat sortant — parce que je crois qu’il voulait plaire à un de ses ralliés — annonce qu’il va maintenant s’occuper de l’école et en terminer avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans l’école primaire et dans l’école maternelle. Il est bien temps, quand ont été supprimés 80 000 postes dans l’Education nationale !
Quinquennat de l’injustice, avec ses inégalités qui n’ont cessé de croître, avec ses faveurs pour les plus privilégiés et ses taxes multiples, ses prélèvements innombrables sur les plus modestes. Ce pouvoir d’achat qui recule pour tant d’entre nous, retraités, salariés précaires. Tant de doutes qui s’installent dans les esprits !
Face à ce quinquennat-là, le candidat sortant a bien conscience — je ne lis pas encore dans ses pensées, encore que, cela m’arrive… — de ses insuffisances, bien conscience de ses manquements, bien conscience de ses faiblesses. Alors, il veut occulter son bilan, comme s’il n’avait pas gouverné. Par moments dans cette campagne, je me demande si je ne suis pas le sortant ! Parce qu’il nous en ferait même le reproche, pour expliquer ses déconvenues ; ce serait finalement de notre faute, celle de François Mitterrand, de la retraite à 60 ans, celle de Lionel Jospin, des 35 heures ! Et parfois même il se prend à remonter à Léon Blum et aux congés payés ! Oui, ce serait de notre faute !
Je veux le rappeler, la Droite est au pouvoir depuis dix ans. Nicolas Sarkozy est au gouvernement de la France depuis dix ans, d’abord comme ministre, ensuite comme président de la République. Ce serait trop simple de laisser penser que finalement, ils ne seraient coupables de rien alors qu’ils sont responsables de tout!
Occulter le bilan, c’est multiplier les annonces. Alors matin, midi et soir, j’entends le candidat sortant, il a une nouvelle proposition à nous faire… Il avait oublié de l’appliquer pendant cinq ans ! Et voilà qu’il nous annonce des lois, des lois, toujours des lois… En matière de sécurité il en avait déjà fait seize, il en faut encore, toujours. Et même sur le chômage, il a la solution ! Mais que ne l’avait-il trouvée plus tôt ? Annonces toujours, sur le pouvoir d’achat. Il veut baisser les cotisations qu’il avait augmentées. Il veut encourager l’investissement qu’il avait dissuadé. Et même sur la formation des chômeurs, il a la solution ! Et même, il propose un référendum — encore qu’il n’en parle plus ces temps derniers, du référendum… Et toujours cette façon de considérer qu’en définitive, si ça va mal, c’est aussi parce qu’il y a des étrangers qui seraient venus. Alors même que là aussi, depuis dix ans, les chiffres sont incontestables, il y a en effet 200 000 nouveaux immigrés qui sont venus en situation régulière sur notre territoire. Mais c’était Nicolas Sarkozy qui était ministre de l’Intérieur et président de la République ! Et ces étrangers avaient des droits pour être acceptés sur notre territoire !
Mais le voilà qui invente la crise, il n’y serait pour rien. La crise se serait abattue comme une mauvaise pluie — vous ne la connaissez pas beaucoup, vous, la pluie, disons alors comme une mauvaise sécheresse. Comme si d’ailleurs, il n’y était pour rien, dans la crise ! Mais c’est la crise de la finance, c’est la crise du libéralisme, c’est la crise d’un capitalisme débridé — ce capitalisme, ce libéralisme qu’il revendiquait encore il y a quelques années. Et cette crise, les dirigeants européens, et donc le candidat sortant, l’ont-ils suffisamment anticipée, maîtrisée, surmontée ? Deux ans ont été laissés, hélas, à l’Europe pour surmonter la crise de la zone euro, et notamment de la Grèce. La Grèce, 3 % du PNB européen, qui connaît une défaillance, et c’est toute l’Europe qui a failli vaciller ! Et les voilà qui ressortent avec un traité : nous sommes sauvés ! Nous allons mettre l’austérité partout et nous allons chasser les mauvais vents des marchés ! Non, la logique c’est d’abord de dominer les marchés et de mettre de la croissance tout en veillant aux disciplines budgétaires indispensables.
Mais je n’avais pas tout vu ni tout entendu, et vous non plus. J’apprends ce matin en lisant un grand magazine que le candidat sortant promet d’être un président différent s’il était réélu. Nous connaissons la méthode. A chaque élection, c’est la même découverte qu’il fait de lui-même. Il se rend compte d’un seul coup qu’il lui faut changer. C’est vrai, il va falloir changer, changer de président si nous voulons changer de présidence ! Changer de président, changer de présidence mais surtout changer de politique, changer de direction, changer de perspective, changer de destin.
Nous devons, et c’est le deuxième enjeu de l’élection présidentielle, lever l’espoir, donner une belle cause à la France, une grande fierté d’aller vers l’élection en ayant toute confiance dans la suite, celle qui arrive et qui doit permettre de répondre aux angoisses, aux inquiétudes qui traversent notre pays.
Il y a, et j’en suis conscient, tant de résignation, tant de doute, tant d’interrogation sur la capacité de la politique, tant de crainte qu’il ne soit plus possible, à l’échelle d’un grand pays comme le nôtre, de maîtriser notre destin. C’est tout le sens de la campagne présidentielle que je mène depuis déjà tant de mois : non pas faire une illusion, non pas porter un discours qui ne serait qu’incantation, mais démontrer que la démocratie est plus forte que les marchés, que la politique est capable de donner une cohésion à la France, une vision à nos concitoyens, une capacité de redressement.
Je n’ignore rien, je l’ai dit, des difficultés qui assaillent tant de nos compatriotes, la précarité qui s’est élargie, ces hommes et ces femmes qui n’en peuvent plus, ces agents publics dans les hôpitaux qui s’interrogent sur la suite qu’il sera possible de donner à l’idée même de service public, ces enseignants qui eux-mêmes sont chaque jour frappés par les suppressions de postes, ces ouvriers qui s’interrogent sur la pérennité de leur emploi, ces retraités qui n’arrivent même plus à faire la jonction. D’autant que c’est sur eux, les retraités, que la solidarité entre les générations, en définitive, est demandée. Ce sont eux qui permettent aux actifs de pouvoir élever dignement leurs familles. Et parfois, ce sont toujours eux qui sont obligés de suivre les plus anciens vers la fin de vie, avec tout l’enjeu de la dépendance.
Oui, je connais toutes ces difficultés. Je sais bien qu’il y a tant d’urgences, et que je vous dois aussi, en même temps que j’affirme la volonté politique, la vérité. Nous aurons à faire des choix. Nous aurons à nous donner du temps. Mais nous aurons aussi, au-delà de l’effort, à le faire partager. C’est la raison pour laquelle j’ai tant insisté sur le redressement de notre pays, sur la justice dans les choix à faire et sur l’espérance que nous devons lever pour la jeunesse de France. Voilà mon projet, voilà ma cohérence !
Dans cette campagne, on me demande toujours si je n’ai pas une proposition à ajouter. Est-ce qu’il ne faudrait pas en donner une de plus pour convaincre ? Moi, j’ai eu la volonté de présenter 60 propositions et 60 engagements, et donc de faire en sorte que les Français sachent bien quel est le sens de l’action que je veux conduire.
J’ai voulu donner une cohérence, montrer une vision, donner une confiance, et je ne me détournerai pas de cet objectif. D’abord le redressement, le redressement en maîtrisant la finance, en permettant que la production soit la priorité de notre action. La banque publique d’investissement, le soutien aux PME, le livret d’épargne industrie ; la volonté de permettre que l’impôt sur les sociétés soit d’autant plus élevé que l’entreprise est grande est puissante, et plus bas pour les PME ; faire en sorte que l’impôt sur les sociétés soit abaissé quand l’entreprise réinvestit son bénéfice et qu’il soit augmenté quand le bénéfice est distribué aux actionnaires ; soutenir l’innovation et la création d’entreprises.
Mais aussi affirmer la priorité pour l’emploi. Nous ne pouvons pas vivre avec 4 millions de personnes privées d’emploi. Nous ne pouvons pas admettre que la précarité soit aujourd’hui le seul horizon de tant de nos compatriotes.
C’est la raison pour laquelle je fais deux propositions. Tout d’abord, la conditionnalité des aides et des exonérations de cotisations sociales pour l’emploi. C’est tout l’enjeu du contrat de génération, de la lutte contre la précarité, de la modulation des cotisations chômage selon le nombre de contrats à durée indéterminée dans l’entreprise, de manière à dissuader le temps partiel, l’intérim, la précarité obligée — notamment pour trop de femmes qui subissent cette situation.
La seconde proposition est un contrat de formation pour tous les demandeurs d’emploi qui en font la demande. Parce que pour un chômeur, et notamment pour un chômeur de longue durée, la condition du retour vers l’emploi, c’est la formation, c’est la qualification, c’est l’accompagnement.
Le redressement, mais aussi la justice qui a été si malmenée ces dernières années. Cette justice fiscale qu’il nous conviendra de rétablir par une réforme de tous les prélèvements : prélèvements des ménages, prélèvements des entreprises, fiscalité nationale, fiscalité sociale, prélèvements sociaux. Parce que nous ne pouvons pas accepter de demander quelque effort que ce soit à nos concitoyens s’il n’y a pas la conscience de la justice. Lorsque j’ai fait la proposition de taxer au-delà d’un million d’euros 75 % des rémunérations indécentes, certains s’en sont effrayés.
Et voilà que j’apprends, ces dernières heures, qu’un des patrons du CAC 40 n’avait rien trouvé de bon ou de meilleur que de s’augmenter lui-même de 16 millions d’euros ! Comment peut-on admettre qu’il y ait une rémunération supplémentaire de 16 millions d’euros ? Eh bien oui, il y aura de la justice ! Oui, il y aura, à un moment, une limite à ces revenus indécents. C’est ce que j’appelle le patriotisme : patriotisme économique, patriotisme citoyen, patriotisme fiscal aussi !
Mais la justice, ce n’est pas que la réforme des prélèvements. C’est aussi la justice sociale, et notamment la justice dans l’accès aux soins. J’encadrerai les dépassements d’honoraires. Je ferai en sorte qu’une garantie soit posée pour l’accès aux soins de tous, au-delà même de la couverture maladie universelle. Je supprimerai cette taxation qui est intervenue sur les mutuelles ou les complémentaires santé. Parce que nous avons besoin de la médecine de ville en même temps que d’hôpitaux qui doivent être rendus à leur mission de service public et qui ne peuvent pas travailler comme une entreprise, je ferai en sorte que les médecins de ville puissent avoir non seulement la rémunération de leurs actes, mais un forfait qui prendra en compte la prévention mais aussi l’installation dans des territoires déshérités ou difficiles. Je ne veux pas qu’un seul de mes concitoyens soit éloigné de plus de trois-quarts d’heure d’un service d’urgence.
Et, enfin, je veux que la justice soit aussi dans l’accès à la retraite. Je rétablirai le droit de partir à 60 ans pour celles et ceux qui ont cotisé 41 années et ont commencé à travailler à 18 ans.
La justice, c’est de faire en sorte – et ici, vous savez de quoi je parle, en matière de logement – d’encadrer les loyers là où il y a spéculation et inflation, mais aussi de mettre à la disposition de toutes les collectivités locales qui s’engagent à construire tous les terrains de l’Etat, sans aucune autre contrepartie que l’obligation de construire. Et nous imposerons – il y a ici des collectivités concernées – que les communes respectent enfin les obligations pour le logement social dans le cadre de la loi SRU. Et celles qui ne le feront pas seront lourdement dissuadées et sanctionnées.
Redressement ! Justice ! Espérance !
Espérance, parce que notre pays mérite mieux que ce qu’il a aujourd’hui ! Notre pays mérite le changement ! Notre pays mérite l’espoir. Parce que nous devons, nous tous, et au-delà de nous, retrouver dignité, confiance, respect, vision de notre avenir ! Espérance ! Espérance dans le progrès : dans le progrès scientifique, dans la recherche qu’il nous convient de soutenir. Espérance aussi dans la transition énergétique et écologique qu’il convient de conduire pour nous permettre d’avoir davantage d’énergies renouvelables, des économies d’énergie, un plan d’isolation du logement – bref, tout ce qui nous permet d’imaginer la croissance de demain.
Progrès aussi dans les nouvelles technologies. Nous devons être les premiers, en France, en matière de numérique, en matière de diffusion de toutes ces technologies de l’information. Nous devons être, aussi, une grande Nation industrielle. Et nous ferons en sorte que les grandes filières industrielles puissent avoir tout le soutien nécessaire de l’Etat et des collectivités locales pour gagner, demain, la bataille de la compétition mondiale !
Confiance, espérance dans le progrès ! Confiance, espérance dans la jeunesse de France à laquelle je veux donner toute sa place ! Ce qui veut dire que l’Education nationale sera prioritaire dans les choix, dans les arbitrages, dans les décisions que j’aurai à prendre avec le gouvernement. Les créations de postes, bien sûr, mais aussi les réformes pédagogiques, l’accompagnement des élèves les plus en difficulté, le rétablissement des moyens aux RASED, à toutes ces filières qui ont été sacrifiées, abandonnées. La priorité donnée à la maternelle, à l’école primaire, là où s’acquièrent les premiers savoirs ! Mais aussi la démocratisation de l’enseignement supérieur, la fin de ce gâchis inacceptable qui fait que trop d’étudiants sortent de l’université sans diplôme et en ayant perdu confiance dans la promesse républicaine. Et c’est la raison pour laquelle j’établirai une allocation d’études pour les jeunes qui font des parcours de formation – avec, bien sûr, des conditions de ressources.
Et espérance, aussi, dans les valeurs de la République, dans ces moments éprouvants que nous avons traversés. La seule conclusion qu’il nous faut tirer, au-delà de la protection de nos concitoyens, c’est de mettre plus de République et non pas moins de République dans la France d’aujourd’hui et de demain. C’est de mettre plus de laïcité et pas moins de laïcité dans la France d’aujourd’hui et de demain. C’est de mettre plus de citoyenneté et pas moins de citoyenneté, plus de respect, plus de dignité !
Ah la laïcité, parlons-en ! Mais parlons avec les justes mots. Ce qui doit faire aussi la distinction entre les uns et les autres dans cette élection présidentielle c’est, si je puis dire, la maîtrise du langage. Le sens des mots. Le respect des principes. Une forme d’élégance dans le vocabulaire. Le refus de la confusion, de la division, de la stigmatisation. Oui, ne pas faire une règle d’équivalence entre « immigré », « étranger », « Français d’origine étrangère ». Dire tout simplement que chacun, dans la République, doit avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs. Et ne pas regarder les uns, les autres, simplement dans leur apparence, mais dans leur évidence ! Et l’évidence, c’est que chaque Français est un citoyen de France et appartient à la République ! La laïcité n’est pas une valeur à éclipse que l’on sort dans les moments difficiles ou tragiques. Il n’y a pas de laïcité ouverte ou positive. Il y a LA laïcité. Et elle doit être regardée non pas comme une intransigeance, mais comme un principe intangible qui suppose le respect de la liberté, de l’égalité et de la dignité humaine. Je me souviens d’un ministre de l’Intérieur qui était allé dans un congrès ou une réunion – je ne sais – d’une organisation religieuse où les femmes étaient d’un côté et les hommes de l’autre. Eh bien dans la République telle que je la conçois, les ministres n’ont pas à aller dans des réunions où il y a les femmes d’un côté et les hommes de l’autre ! Je me souviens du candidat sortant qui était allé dans un déplacement – et c’était bien son droit – au Vatican et qui avait à ce moment-là fait une distinction entre le pasteur, le curé et l’instituteur. Eh bien il n’y a pas de distinction à faire, parce que dans la République, c’est l’instituteur qui transmet le savoir – même s’il appartient, et c’est là la liberté dans la République, à chacune et à chacun d’avoir sa conscience, sa conviction et son culte, protégés et respectés.
La République, c’est notre espérance ! Et la République suppose aussi le respect de la sécurité de chacun, qui est une liberté fondamentale. Et la sécurité n’est pas l’apanage d’une formation politique ou d’un candidat. La sécurité, c’est une obligation pour tout gouvernement et tout chef de l’Etat de la faire respecter et de faire craindre à tous les délinquants la fermeté de la loi. Et là encore, depuis cinq ans, les violences aux personnes ont continué de progresser. Les effectifs de Police et de Gendarmerie ont été diminués. Un certain nombre de quartiers sont laissés à l’abandon. Des bandes se sont organisées. Eh bien je considère que la République doit être partout chez elle ! Et qu’aucun lieu, aucun territoire, aucun quartier de France ne doit être laissé à lui-même, abandonné, relégué, oublié !
Et c’est la raison pour laquelle nous rétablirons la Police de proximité qui travaillera avec d’autres forces de sécurité. Nous créerons des zones de sécurité prioritaires. Nous accompagnerons les jeunes délinquants pour qu’aucun ne puisse être frappé par la tentation de la récidive. Nous renforcerons les moyens de la protection judiciaire de la jeunesse, qui ont été – hélas ! — réduits. Nous créerons des établissements fermés pour qu’un certain nombre de jeunes puissent être là réinsérés, rééduqués, de façon à leur éviter la prison qui est souvent l’école même de la récidive – mais en même temps en leur faisant comprendre la rigueur de la loi, qui est la loi pour tous.
Espérance dans la République ! La promesse que chacune et chacun peut réussir sa vie. Voilà ce que nous avons reçu des générations qui nous ont précédés. Et voilà pourquoi nous devons reprendre cette marche vers le progrès, vers la confiance, vers notre destinée commune. Parce que nous sommes un grand pays. Nous sommes la France ! Nous n’avons pas besoin de nous replier sur nous-mêmes, de nous recroqueviller. Mais, au contraire, nous avons besoin d’être capables de nous redresser en étant fiers – et de nos valeurs, et de nos capacités à produire davantage et à le faire dans la justice ! Et pour mener cette politique, il y aura besoin d’un Etat impartial, d’un chef de l’Etat exemplaire, d’une justice indépendante, d’un Etat capable de se faire entendre – parce qu’il sera juste – et capable aussi de déléguer une part de ses compétences aux collectivités locales dans le cadre de la décentralisation, et de faire confiance aux partenaires sociaux pour négocier un certain nombre d’avancées. Et un Etat qui lui-même, dans toutes les nominations qu’il aura à prononcer, aura le souci de ne retenir que la compétence, la loyauté à l’égard de l’Etat et non à l’égard du chef de l’Etat !
Voilà, mes chers amis, ce que je veux pour la France, ce que je veux pour la République ! Dans cette campagne que je mène depuis près d’un an – et je me demande ce que je vais faire après, encore que, j’ai quelque idée ! –, quel bonheur d’être dans ces moments de rencontre ! Je mène cette campagne avec ténacité. J’ai un cap et je n’en dévie point. Je ne réponds pas aux polémiques, aux attaques, aux outrances. Je leur laisse cela ! J’ai aussi une constance. J’ai présenté 60 engagements. J’attends encore que le candidat sortant fasse son projet. En même temps, je le connais son projet : c’est son bilan !
Je le fais avec cohérence, parce que je veux que les Français sachent, lorsqu’ils voteront, ce qui sera engagé au lendemain de l’élection présidentielle. Je ne veux pas décevoir. Je ne veux pas créer une illusion, une victoire sans lendemain qui aggraverait encore le rapport de nos concitoyens à l’égard de la politique. Beaucoup de ceux qui me soutiennent – et, sans doute, une partie d’entre vous – me rappellent à ce devoir : « Surtout, surtout, promettez ce que vous êtes capable de tenir. Surtout, ne nous décevez pas. Soyez au rendez-vous et tenez bon jusqu’au bout. » Oui, je tiendrai bon jusqu’au bout !
Tenir bon, parce que je veux que nous puissions gagner l’élection présidentielle ensemble ! Tenir bon, parce que je veux que la victoire soit belle ! Tenir bon, parce que je veux donner à notre pays la conscience de son destin ! Je ne vous demande pas de m’aider. Quand je vois le candidat sortant, devant ses propres amis, lancer ce cri : « aidez-moi, aidez-moi » – mais comprenez-le, ce n’est pas facile ! Moi, ce que je veux, c’est que vous vous aidiez vous-mêmes ! C’est vous qui allez faire le choix. Je veux que vous vous aidiez à redresser la France, à réussir le changement, à préparer l’avenir – et notamment celui de la jeunesse ! Dans cette campagne – et, de ce point de vue, ce n’est qu’une répétition de l’histoire –, c’est toujours la même confrontation entre la peur et l’espoir. La Droite utilisera toutes les peurs, toutes les craintes, toutes les angoisses. Elles existent, dans notre pays : la peur de l’autre, la peur de l’avenir, la peur du changement. On nous dira : « Mais, si la Gauche revient » — c’est possible ! –, « si la Gauche revient, elle va vider les caisses. » C’est fait ! Ils nous l’ont dit ! Ils nous disent : « Mais si la Gauche revient, ça va être la dette. » Elle est historique ! C’est un niveau record ! Ils ajoutent : « Mais si la Gauche revient, la compétitivité de l’économie française sera dégradée. » Mais nous avons déjà le déficit du commerce extérieur le plus élevé de notre histoire, 70 milliards d’euros ! Et la dégradation est déjà intervenue au mois de janvier !
Et ils nous disent : « Mais si la Gauche revient, elle sera seule en Europe. » C’est un peu vrai. J’ai compris qu’il y avait une forme de Sainte-Alliance des conservateurs et des conservatrices qui s’était formée. Mais, en même temps, ils ont été choisis par leurs peuples respectifs. Et, en même temps, je sais que dans toute l’Europe, notre élection ici en France est attendue, espérée. Que beaucoup de progressistes – tous les progressistes d’Europe se disent : « Mais si seulement la Gauche française, le candidat socialiste devenait le prochain président de la République, alors il serait possible de changer l’orientation de l’Europe. » Et c’est vrai ! Nous allons changer l’orientation de l’Europe ! Parce que, voyez-vous, même chez les conservateurs d’Europe, il y en a qui ont compris – sans devenir socialistes pour autant – que s’il n’y avait pas de croissance en Europe, que s’il n’y avait pas la renégociation du traité budgétaire d’austérité, alors il ne serait pas possible de réduire les déficits et de maîtriser la dette dans chacun de leur pays. Et même – je ne veux pas, là non plus, anticiper –, je pense que chez certains chefs de gouvernement, même conservateurs, préféreraient que ce soit nous plutôt que lui. Parce que la France est attendue ! Parce que la France est espérée ! Parce que la France un grand pays qui peut par lui-même, en respectant tous les pays qui veulent eux aussi qu’il y ait de la prospérité et de la croissance, oui, la France peut être capable, avec vous, avec le mandat que vous me donnerez le 6 mai, de changer la direction de l’Europe!
Alors ces peurs, surmontez-les ! Je vais vous raconter une histoire qui m’avait été rapportée par un député de Droite, mais qui était un grand écrivain et un académicien. Cette histoire était la suivante. Un jour, le courage frappe à la porte de la peur. La peur demande : « Qui est là ? » Le courage répond : « C’est moi, le courage. » La peur avertit : « Courage, sachez bien que je suis la peur et que vous ne devez pas entrer. » Le courage, n’entendant que son courage, force la porte et, à sa grande surprise, découvre qu’il n’y a personne derrière la porte. Parce que la peur est un spectre. Parce que la peur est, en définitive, une invention, une illusion de l’esprit. Un fantôme que l’on agite. Et à chaque fois que l’espoir prend son courage, eh bien il vainc l’angoisse, la peur et la crispation !
Le danger le plus grand serait, en définitive, de penser que nous ne pouvons plus agir. Et toute cette campagne doit nous permettre de rendre irréversible le changement. Rien n’empêchera le changement qui arrive ! Rien n’arrêtera le mouvement qui est engagé ! Le changement nécessaire ! Le changement exigeant. Rien ne pourra le freiner. Ah, je connais les forces qui sont devant nous : les forces de la division, les forces de la soumission, les forces de l’argent, les forces de la réaction. Mais, en même temps, je sais que la plus grande force, c’est celle du suffrage universel. C’est celle de la mobilisation citoyenne. C’est celle de la confiance du peuple à l’égard de son avenir. Donnez-moi, dès le 22 avril, la force nécessaire ! Je suis candidat non pas simplement pour exprimer une colère, un refus, une volonté simplement de m’opposer ! Non ! Je suis candidat pour gagner, pour changer, pour réussir !
La Droite ne peut escompter rester au pouvoir que si les Français venaient à douter d’eux-mêmes, que si l’abstention était au rendez-vous du premier tour et du second tour. La Droite ne peut escompter se prolonger encore cinq ans de plus que si nous étions dispersés, divisés. Je veux rassembler ! Rassembler dès le premier tour le plus grand nombre d’électeurs et d’électrices ! Rassembler au second tour toutes celles et tous ceux qui voudront le changement ! Je veux créer ce mouvement dès maintenant ! Le rendre irréversible. Je veux que la victoire se dessine. Elle est là, elle est tout proche ! Elle n’est pas acquise. Rien n’est fait. Rien n’est joué. Rien n’est décidé. Cela dépend de vous !
La victoire, c’est vous qui allez la construire avec moi si vous en décidez ! La victoire ! La victoire de la Gauche, la victoire de la République et la victoire de la France, qui doit elle-même se sentir, avec nous, en confiance pour son destin !
Le changement, c’est le 22 avril ! Le changement, c’est maintenant ! Et le changement, c’est la France !
Mes chers amis, vous êtes venus nombreux, le théâtre est plein, d’autres sont à l’extérieur et nous écoutent, je les salue. Je remercie Patrick Allemand d’avoir organisé cette réunion. Je salue Michel Vauzelle de nous rappeler une fois encore que le sud ne doit pas être oublié, car le sud est une chance pour la France à condition qu’on le regarde à la fois avec la fierté qu’il revendique et la solidarité qu’il réclame. Je veux aussi saluer ici Jean-Pierre Bel, le Président du Sénat, et devant lui je prends l’engagement que les collectivités locales, demain, seront respectées, reconnues, et qu’un nouvel acte de décentralisation sera posé pour donner plus de liberté et de responsabilité à nos territoires. Arnaud Montebourg a rappelé par son discours que les Socialistes étaient unis, rassemblés avec ces primaires pour, maintenant, permettre le changement.
Je suis là devant vous, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. J’en mesure à chaque instant l’enjeu. L’enjeu, c’est de savoir, d’abord, si les Français veulent continuer ou veulent changer. Est-ce qu’ils veulent poursuivre avec le même président, la même politique, ou est-ce qu’ils veulent par un choix de conscience, de confiance, donner au changement toute sa réussite ? Je suis devant vous le candidat pour le changement !
Nous sortons d’un quinquennat marqué par l’échec. Echec face à la montée du chômage. Dois-je avoir la cruauté — mais même dans cette période de campagne présidentielle je finis par être indulgent… — de rappeler que le candidat de 2007, qui fut hélas élu, avait promis de ramener le chômage à 5 % de la population active ? Il avait même ajouté qu’il ne demandait qu’à être jugé sur son résultat en matière de lutte contre le chômage, et que s’il n’avait pas ramené le chômage à 5 %, il envisagerait de ne plus se représenter ! J’ai compris qu’il voulait persévérer… Mais c’est le peuple français qui va décider de l’arrêter ou de poursuivre !
Quinquennat de l’échec par rapport à une croissance qui est devenue si faible qu’elle sera sans doute de zéro au premier trimestre. J’entendais le candidat sortant nous parler de la « baisse tendancielle de la hausse » ! La croissance ? Cela aurait pu être pire ! Les déficits ? Ils seront moins lourds demain ! Toujours cette forme d’excuse, toujours cette façon de ne jamais être responsable de ses choix.
Quinquennat de l’échec, mais quinquennat de l’incohérence, de la virevolte, du zigzag, de la contradiction. Quinquennat qui commence avec des baisses d’impôts pour les plus favorisés et qui se termine par une hausse des prélèvements sur tous les Français. Quinquennat qui commence par le refus de la TVA dite « sociale » et qui s’achève par la hausse de la TVA — qui n’est pas plus sociale que la première.
Contradiction, incohérence ! Voilà que le candidat sortant — parce que je crois qu’il voulait plaire à un de ses ralliés — annonce qu’il va maintenant s’occuper de l’école et en terminer avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans l’école primaire et dans l’école maternelle. Il est bien temps, quand ont été supprimés 80 000 postes dans l’Education nationale !
Quinquennat de l’injustice, avec ses inégalités qui n’ont cessé de croître, avec ses faveurs pour les plus privilégiés et ses taxes multiples, ses prélèvements innombrables sur les plus modestes. Ce pouvoir d’achat qui recule pour tant d’entre nous, retraités, salariés précaires. Tant de doutes qui s’installent dans les esprits !
Face à ce quinquennat-là, le candidat sortant a bien conscience — je ne lis pas encore dans ses pensées, encore que, cela m’arrive… — de ses insuffisances, bien conscience de ses manquements, bien conscience de ses faiblesses. Alors, il veut occulter son bilan, comme s’il n’avait pas gouverné. Par moments dans cette campagne, je me demande si je ne suis pas le sortant ! Parce qu’il nous en ferait même le reproche, pour expliquer ses déconvenues ; ce serait finalement de notre faute, celle de François Mitterrand, de la retraite à 60 ans, celle de Lionel Jospin, des 35 heures ! Et parfois même il se prend à remonter à Léon Blum et aux congés payés ! Oui, ce serait de notre faute !
Je veux le rappeler, la Droite est au pouvoir depuis dix ans. Nicolas Sarkozy est au gouvernement de la France depuis dix ans, d’abord comme ministre, ensuite comme président de la République. Ce serait trop simple de laisser penser que finalement, ils ne seraient coupables de rien alors qu’ils sont responsables de tout!
Occulter le bilan, c’est multiplier les annonces. Alors matin, midi et soir, j’entends le candidat sortant, il a une nouvelle proposition à nous faire… Il avait oublié de l’appliquer pendant cinq ans ! Et voilà qu’il nous annonce des lois, des lois, toujours des lois… En matière de sécurité il en avait déjà fait seize, il en faut encore, toujours. Et même sur le chômage, il a la solution ! Mais que ne l’avait-il trouvée plus tôt ? Annonces toujours, sur le pouvoir d’achat. Il veut baisser les cotisations qu’il avait augmentées. Il veut encourager l’investissement qu’il avait dissuadé. Et même sur la formation des chômeurs, il a la solution ! Et même, il propose un référendum — encore qu’il n’en parle plus ces temps derniers, du référendum… Et toujours cette façon de considérer qu’en définitive, si ça va mal, c’est aussi parce qu’il y a des étrangers qui seraient venus. Alors même que là aussi, depuis dix ans, les chiffres sont incontestables, il y a en effet 200 000 nouveaux immigrés qui sont venus en situation régulière sur notre territoire. Mais c’était Nicolas Sarkozy qui était ministre de l’Intérieur et président de la République ! Et ces étrangers avaient des droits pour être acceptés sur notre territoire !
Mais le voilà qui invente la crise, il n’y serait pour rien. La crise se serait abattue comme une mauvaise pluie — vous ne la connaissez pas beaucoup, vous, la pluie, disons alors comme une mauvaise sécheresse. Comme si d’ailleurs, il n’y était pour rien, dans la crise ! Mais c’est la crise de la finance, c’est la crise du libéralisme, c’est la crise d’un capitalisme débridé — ce capitalisme, ce libéralisme qu’il revendiquait encore il y a quelques années. Et cette crise, les dirigeants européens, et donc le candidat sortant, l’ont-ils suffisamment anticipée, maîtrisée, surmontée ? Deux ans ont été laissés, hélas, à l’Europe pour surmonter la crise de la zone euro, et notamment de la Grèce. La Grèce, 3 % du PNB européen, qui connaît une défaillance, et c’est toute l’Europe qui a failli vaciller ! Et les voilà qui ressortent avec un traité : nous sommes sauvés ! Nous allons mettre l’austérité partout et nous allons chasser les mauvais vents des marchés ! Non, la logique c’est d’abord de dominer les marchés et de mettre de la croissance tout en veillant aux disciplines budgétaires indispensables.
Mais je n’avais pas tout vu ni tout entendu, et vous non plus. J’apprends ce matin en lisant un grand magazine que le candidat sortant promet d’être un président différent s’il était réélu. Nous connaissons la méthode. A chaque élection, c’est la même découverte qu’il fait de lui-même. Il se rend compte d’un seul coup qu’il lui faut changer. C’est vrai, il va falloir changer, changer de président si nous voulons changer de présidence ! Changer de président, changer de présidence mais surtout changer de politique, changer de direction, changer de perspective, changer de destin.
Nous devons, et c’est le deuxième enjeu de l’élection présidentielle, lever l’espoir, donner une belle cause à la France, une grande fierté d’aller vers l’élection en ayant toute confiance dans la suite, celle qui arrive et qui doit permettre de répondre aux angoisses, aux inquiétudes qui traversent notre pays.
Il y a, et j’en suis conscient, tant de résignation, tant de doute, tant d’interrogation sur la capacité de la politique, tant de crainte qu’il ne soit plus possible, à l’échelle d’un grand pays comme le nôtre, de maîtriser notre destin. C’est tout le sens de la campagne présidentielle que je mène depuis déjà tant de mois : non pas faire une illusion, non pas porter un discours qui ne serait qu’incantation, mais démontrer que la démocratie est plus forte que les marchés, que la politique est capable de donner une cohésion à la France, une vision à nos concitoyens, une capacité de redressement.
Je n’ignore rien, je l’ai dit, des difficultés qui assaillent tant de nos compatriotes, la précarité qui s’est élargie, ces hommes et ces femmes qui n’en peuvent plus, ces agents publics dans les hôpitaux qui s’interrogent sur la suite qu’il sera possible de donner à l’idée même de service public, ces enseignants qui eux-mêmes sont chaque jour frappés par les suppressions de postes, ces ouvriers qui s’interrogent sur la pérennité de leur emploi, ces retraités qui n’arrivent même plus à faire la jonction. D’autant que c’est sur eux, les retraités, que la solidarité entre les générations, en définitive, est demandée. Ce sont eux qui permettent aux actifs de pouvoir élever dignement leurs familles. Et parfois, ce sont toujours eux qui sont obligés de suivre les plus anciens vers la fin de vie, avec tout l’enjeu de la dépendance.
Oui, je connais toutes ces difficultés. Je sais bien qu’il y a tant d’urgences, et que je vous dois aussi, en même temps que j’affirme la volonté politique, la vérité. Nous aurons à faire des choix. Nous aurons à nous donner du temps. Mais nous aurons aussi, au-delà de l’effort, à le faire partager. C’est la raison pour laquelle j’ai tant insisté sur le redressement de notre pays, sur la justice dans les choix à faire et sur l’espérance que nous devons lever pour la jeunesse de France. Voilà mon projet, voilà ma cohérence !
Dans cette campagne, on me demande toujours si je n’ai pas une proposition à ajouter. Est-ce qu’il ne faudrait pas en donner une de plus pour convaincre ? Moi, j’ai eu la volonté de présenter 60 propositions et 60 engagements, et donc de faire en sorte que les Français sachent bien quel est le sens de l’action que je veux conduire.
J’ai voulu donner une cohérence, montrer une vision, donner une confiance, et je ne me détournerai pas de cet objectif. D’abord le redressement, le redressement en maîtrisant la finance, en permettant que la production soit la priorité de notre action. La banque publique d’investissement, le soutien aux PME, le livret d’épargne industrie ; la volonté de permettre que l’impôt sur les sociétés soit d’autant plus élevé que l’entreprise est grande est puissante, et plus bas pour les PME ; faire en sorte que l’impôt sur les sociétés soit abaissé quand l’entreprise réinvestit son bénéfice et qu’il soit augmenté quand le bénéfice est distribué aux actionnaires ; soutenir l’innovation et la création d’entreprises.
Mais aussi affirmer la priorité pour l’emploi. Nous ne pouvons pas vivre avec 4 millions de personnes privées d’emploi. Nous ne pouvons pas admettre que la précarité soit aujourd’hui le seul horizon de tant de nos compatriotes.
C’est la raison pour laquelle je fais deux propositions. Tout d’abord, la conditionnalité des aides et des exonérations de cotisations sociales pour l’emploi. C’est tout l’enjeu du contrat de génération, de la lutte contre la précarité, de la modulation des cotisations chômage selon le nombre de contrats à durée indéterminée dans l’entreprise, de manière à dissuader le temps partiel, l’intérim, la précarité obligée — notamment pour trop de femmes qui subissent cette situation.
La seconde proposition est un contrat de formation pour tous les demandeurs d’emploi qui en font la demande. Parce que pour un chômeur, et notamment pour un chômeur de longue durée, la condition du retour vers l’emploi, c’est la formation, c’est la qualification, c’est l’accompagnement.
Le redressement, mais aussi la justice qui a été si malmenée ces dernières années. Cette justice fiscale qu’il nous conviendra de rétablir par une réforme de tous les prélèvements : prélèvements des ménages, prélèvements des entreprises, fiscalité nationale, fiscalité sociale, prélèvements sociaux. Parce que nous ne pouvons pas accepter de demander quelque effort que ce soit à nos concitoyens s’il n’y a pas la conscience de la justice. Lorsque j’ai fait la proposition de taxer au-delà d’un million d’euros 75 % des rémunérations indécentes, certains s’en sont effrayés.
Et voilà que j’apprends, ces dernières heures, qu’un des patrons du CAC 40 n’avait rien trouvé de bon ou de meilleur que de s’augmenter lui-même de 16 millions d’euros ! Comment peut-on admettre qu’il y ait une rémunération supplémentaire de 16 millions d’euros ? Eh bien oui, il y aura de la justice ! Oui, il y aura, à un moment, une limite à ces revenus indécents. C’est ce que j’appelle le patriotisme : patriotisme économique, patriotisme citoyen, patriotisme fiscal aussi !
Mais la justice, ce n’est pas que la réforme des prélèvements. C’est aussi la justice sociale, et notamment la justice dans l’accès aux soins. J’encadrerai les dépassements d’honoraires. Je ferai en sorte qu’une garantie soit posée pour l’accès aux soins de tous, au-delà même de la couverture maladie universelle. Je supprimerai cette taxation qui est intervenue sur les mutuelles ou les complémentaires santé. Parce que nous avons besoin de la médecine de ville en même temps que d’hôpitaux qui doivent être rendus à leur mission de service public et qui ne peuvent pas travailler comme une entreprise, je ferai en sorte que les médecins de ville puissent avoir non seulement la rémunération de leurs actes, mais un forfait qui prendra en compte la prévention mais aussi l’installation dans des territoires déshérités ou difficiles. Je ne veux pas qu’un seul de mes concitoyens soit éloigné de plus de trois-quarts d’heure d’un service d’urgence.
Et, enfin, je veux que la justice soit aussi dans l’accès à la retraite. Je rétablirai le droit de partir à 60 ans pour celles et ceux qui ont cotisé 41 années et ont commencé à travailler à 18 ans.
La justice, c’est de faire en sorte – et ici, vous savez de quoi je parle, en matière de logement – d’encadrer les loyers là où il y a spéculation et inflation, mais aussi de mettre à la disposition de toutes les collectivités locales qui s’engagent à construire tous les terrains de l’Etat, sans aucune autre contrepartie que l’obligation de construire. Et nous imposerons – il y a ici des collectivités concernées – que les communes respectent enfin les obligations pour le logement social dans le cadre de la loi SRU. Et celles qui ne le feront pas seront lourdement dissuadées et sanctionnées.
Redressement ! Justice ! Espérance !
Espérance, parce que notre pays mérite mieux que ce qu’il a aujourd’hui ! Notre pays mérite le changement ! Notre pays mérite l’espoir. Parce que nous devons, nous tous, et au-delà de nous, retrouver dignité, confiance, respect, vision de notre avenir ! Espérance ! Espérance dans le progrès : dans le progrès scientifique, dans la recherche qu’il nous convient de soutenir. Espérance aussi dans la transition énergétique et écologique qu’il convient de conduire pour nous permettre d’avoir davantage d’énergies renouvelables, des économies d’énergie, un plan d’isolation du logement – bref, tout ce qui nous permet d’imaginer la croissance de demain.
Progrès aussi dans les nouvelles technologies. Nous devons être les premiers, en France, en matière de numérique, en matière de diffusion de toutes ces technologies de l’information. Nous devons être, aussi, une grande Nation industrielle. Et nous ferons en sorte que les grandes filières industrielles puissent avoir tout le soutien nécessaire de l’Etat et des collectivités locales pour gagner, demain, la bataille de la compétition mondiale !
Confiance, espérance dans le progrès ! Confiance, espérance dans la jeunesse de France à laquelle je veux donner toute sa place ! Ce qui veut dire que l’Education nationale sera prioritaire dans les choix, dans les arbitrages, dans les décisions que j’aurai à prendre avec le gouvernement. Les créations de postes, bien sûr, mais aussi les réformes pédagogiques, l’accompagnement des élèves les plus en difficulté, le rétablissement des moyens aux RASED, à toutes ces filières qui ont été sacrifiées, abandonnées. La priorité donnée à la maternelle, à l’école primaire, là où s’acquièrent les premiers savoirs ! Mais aussi la démocratisation de l’enseignement supérieur, la fin de ce gâchis inacceptable qui fait que trop d’étudiants sortent de l’université sans diplôme et en ayant perdu confiance dans la promesse républicaine. Et c’est la raison pour laquelle j’établirai une allocation d’études pour les jeunes qui font des parcours de formation – avec, bien sûr, des conditions de ressources.
Et espérance, aussi, dans les valeurs de la République, dans ces moments éprouvants que nous avons traversés. La seule conclusion qu’il nous faut tirer, au-delà de la protection de nos concitoyens, c’est de mettre plus de République et non pas moins de République dans la France d’aujourd’hui et de demain. C’est de mettre plus de laïcité et pas moins de laïcité dans la France d’aujourd’hui et de demain. C’est de mettre plus de citoyenneté et pas moins de citoyenneté, plus de respect, plus de dignité !
Ah la laïcité, parlons-en ! Mais parlons avec les justes mots. Ce qui doit faire aussi la distinction entre les uns et les autres dans cette élection présidentielle c’est, si je puis dire, la maîtrise du langage. Le sens des mots. Le respect des principes. Une forme d’élégance dans le vocabulaire. Le refus de la confusion, de la division, de la stigmatisation. Oui, ne pas faire une règle d’équivalence entre « immigré », « étranger », « Français d’origine étrangère ». Dire tout simplement que chacun, dans la République, doit avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs. Et ne pas regarder les uns, les autres, simplement dans leur apparence, mais dans leur évidence ! Et l’évidence, c’est que chaque Français est un citoyen de France et appartient à la République ! La laïcité n’est pas une valeur à éclipse que l’on sort dans les moments difficiles ou tragiques. Il n’y a pas de laïcité ouverte ou positive. Il y a LA laïcité. Et elle doit être regardée non pas comme une intransigeance, mais comme un principe intangible qui suppose le respect de la liberté, de l’égalité et de la dignité humaine. Je me souviens d’un ministre de l’Intérieur qui était allé dans un congrès ou une réunion – je ne sais – d’une organisation religieuse où les femmes étaient d’un côté et les hommes de l’autre. Eh bien dans la République telle que je la conçois, les ministres n’ont pas à aller dans des réunions où il y a les femmes d’un côté et les hommes de l’autre ! Je me souviens du candidat sortant qui était allé dans un déplacement – et c’était bien son droit – au Vatican et qui avait à ce moment-là fait une distinction entre le pasteur, le curé et l’instituteur. Eh bien il n’y a pas de distinction à faire, parce que dans la République, c’est l’instituteur qui transmet le savoir – même s’il appartient, et c’est là la liberté dans la République, à chacune et à chacun d’avoir sa conscience, sa conviction et son culte, protégés et respectés.
La République, c’est notre espérance ! Et la République suppose aussi le respect de la sécurité de chacun, qui est une liberté fondamentale. Et la sécurité n’est pas l’apanage d’une formation politique ou d’un candidat. La sécurité, c’est une obligation pour tout gouvernement et tout chef de l’Etat de la faire respecter et de faire craindre à tous les délinquants la fermeté de la loi. Et là encore, depuis cinq ans, les violences aux personnes ont continué de progresser. Les effectifs de Police et de Gendarmerie ont été diminués. Un certain nombre de quartiers sont laissés à l’abandon. Des bandes se sont organisées. Eh bien je considère que la République doit être partout chez elle ! Et qu’aucun lieu, aucun territoire, aucun quartier de France ne doit être laissé à lui-même, abandonné, relégué, oublié !
Et c’est la raison pour laquelle nous rétablirons la Police de proximité qui travaillera avec d’autres forces de sécurité. Nous créerons des zones de sécurité prioritaires. Nous accompagnerons les jeunes délinquants pour qu’aucun ne puisse être frappé par la tentation de la récidive. Nous renforcerons les moyens de la protection judiciaire de la jeunesse, qui ont été – hélas ! — réduits. Nous créerons des établissements fermés pour qu’un certain nombre de jeunes puissent être là réinsérés, rééduqués, de façon à leur éviter la prison qui est souvent l’école même de la récidive – mais en même temps en leur faisant comprendre la rigueur de la loi, qui est la loi pour tous.
Espérance dans la République ! La promesse que chacune et chacun peut réussir sa vie. Voilà ce que nous avons reçu des générations qui nous ont précédés. Et voilà pourquoi nous devons reprendre cette marche vers le progrès, vers la confiance, vers notre destinée commune. Parce que nous sommes un grand pays. Nous sommes la France ! Nous n’avons pas besoin de nous replier sur nous-mêmes, de nous recroqueviller. Mais, au contraire, nous avons besoin d’être capables de nous redresser en étant fiers – et de nos valeurs, et de nos capacités à produire davantage et à le faire dans la justice ! Et pour mener cette politique, il y aura besoin d’un Etat impartial, d’un chef de l’Etat exemplaire, d’une justice indépendante, d’un Etat capable de se faire entendre – parce qu’il sera juste – et capable aussi de déléguer une part de ses compétences aux collectivités locales dans le cadre de la décentralisation, et de faire confiance aux partenaires sociaux pour négocier un certain nombre d’avancées. Et un Etat qui lui-même, dans toutes les nominations qu’il aura à prononcer, aura le souci de ne retenir que la compétence, la loyauté à l’égard de l’Etat et non à l’égard du chef de l’Etat !
Voilà, mes chers amis, ce que je veux pour la France, ce que je veux pour la République ! Dans cette campagne que je mène depuis près d’un an – et je me demande ce que je vais faire après, encore que, j’ai quelque idée ! –, quel bonheur d’être dans ces moments de rencontre ! Je mène cette campagne avec ténacité. J’ai un cap et je n’en dévie point. Je ne réponds pas aux polémiques, aux attaques, aux outrances. Je leur laisse cela ! J’ai aussi une constance. J’ai présenté 60 engagements. J’attends encore que le candidat sortant fasse son projet. En même temps, je le connais son projet : c’est son bilan !
Je le fais avec cohérence, parce que je veux que les Français sachent, lorsqu’ils voteront, ce qui sera engagé au lendemain de l’élection présidentielle. Je ne veux pas décevoir. Je ne veux pas créer une illusion, une victoire sans lendemain qui aggraverait encore le rapport de nos concitoyens à l’égard de la politique. Beaucoup de ceux qui me soutiennent – et, sans doute, une partie d’entre vous – me rappellent à ce devoir : « Surtout, surtout, promettez ce que vous êtes capable de tenir. Surtout, ne nous décevez pas. Soyez au rendez-vous et tenez bon jusqu’au bout. » Oui, je tiendrai bon jusqu’au bout !
Tenir bon, parce que je veux que nous puissions gagner l’élection présidentielle ensemble ! Tenir bon, parce que je veux que la victoire soit belle ! Tenir bon, parce que je veux donner à notre pays la conscience de son destin ! Je ne vous demande pas de m’aider. Quand je vois le candidat sortant, devant ses propres amis, lancer ce cri : « aidez-moi, aidez-moi » – mais comprenez-le, ce n’est pas facile ! Moi, ce que je veux, c’est que vous vous aidiez vous-mêmes ! C’est vous qui allez faire le choix. Je veux que vous vous aidiez à redresser la France, à réussir le changement, à préparer l’avenir – et notamment celui de la jeunesse ! Dans cette campagne – et, de ce point de vue, ce n’est qu’une répétition de l’histoire –, c’est toujours la même confrontation entre la peur et l’espoir. La Droite utilisera toutes les peurs, toutes les craintes, toutes les angoisses. Elles existent, dans notre pays : la peur de l’autre, la peur de l’avenir, la peur du changement. On nous dira : « Mais, si la Gauche revient » — c’est possible ! –, « si la Gauche revient, elle va vider les caisses. » C’est fait ! Ils nous l’ont dit ! Ils nous disent : « Mais si la Gauche revient, ça va être la dette. » Elle est historique ! C’est un niveau record ! Ils ajoutent : « Mais si la Gauche revient, la compétitivité de l’économie française sera dégradée. » Mais nous avons déjà le déficit du commerce extérieur le plus élevé de notre histoire, 70 milliards d’euros ! Et la dégradation est déjà intervenue au mois de janvier !
Et ils nous disent : « Mais si la Gauche revient, elle sera seule en Europe. » C’est un peu vrai. J’ai compris qu’il y avait une forme de Sainte-Alliance des conservateurs et des conservatrices qui s’était formée. Mais, en même temps, ils ont été choisis par leurs peuples respectifs. Et, en même temps, je sais que dans toute l’Europe, notre élection ici en France est attendue, espérée. Que beaucoup de progressistes – tous les progressistes d’Europe se disent : « Mais si seulement la Gauche française, le candidat socialiste devenait le prochain président de la République, alors il serait possible de changer l’orientation de l’Europe. » Et c’est vrai ! Nous allons changer l’orientation de l’Europe ! Parce que, voyez-vous, même chez les conservateurs d’Europe, il y en a qui ont compris – sans devenir socialistes pour autant – que s’il n’y avait pas de croissance en Europe, que s’il n’y avait pas la renégociation du traité budgétaire d’austérité, alors il ne serait pas possible de réduire les déficits et de maîtriser la dette dans chacun de leur pays. Et même – je ne veux pas, là non plus, anticiper –, je pense que chez certains chefs de gouvernement, même conservateurs, préféreraient que ce soit nous plutôt que lui. Parce que la France est attendue ! Parce que la France est espérée ! Parce que la France un grand pays qui peut par lui-même, en respectant tous les pays qui veulent eux aussi qu’il y ait de la prospérité et de la croissance, oui, la France peut être capable, avec vous, avec le mandat que vous me donnerez le 6 mai, de changer la direction de l’Europe!
Alors ces peurs, surmontez-les ! Je vais vous raconter une histoire qui m’avait été rapportée par un député de Droite, mais qui était un grand écrivain et un académicien. Cette histoire était la suivante. Un jour, le courage frappe à la porte de la peur. La peur demande : « Qui est là ? » Le courage répond : « C’est moi, le courage. » La peur avertit : « Courage, sachez bien que je suis la peur et que vous ne devez pas entrer. » Le courage, n’entendant que son courage, force la porte et, à sa grande surprise, découvre qu’il n’y a personne derrière la porte. Parce que la peur est un spectre. Parce que la peur est, en définitive, une invention, une illusion de l’esprit. Un fantôme que l’on agite. Et à chaque fois que l’espoir prend son courage, eh bien il vainc l’angoisse, la peur et la crispation !
Le danger le plus grand serait, en définitive, de penser que nous ne pouvons plus agir. Et toute cette campagne doit nous permettre de rendre irréversible le changement. Rien n’empêchera le changement qui arrive ! Rien n’arrêtera le mouvement qui est engagé ! Le changement nécessaire ! Le changement exigeant. Rien ne pourra le freiner. Ah, je connais les forces qui sont devant nous : les forces de la division, les forces de la soumission, les forces de l’argent, les forces de la réaction. Mais, en même temps, je sais que la plus grande force, c’est celle du suffrage universel. C’est celle de la mobilisation citoyenne. C’est celle de la confiance du peuple à l’égard de son avenir. Donnez-moi, dès le 22 avril, la force nécessaire ! Je suis candidat non pas simplement pour exprimer une colère, un refus, une volonté simplement de m’opposer ! Non ! Je suis candidat pour gagner, pour changer, pour réussir !
La Droite ne peut escompter rester au pouvoir que si les Français venaient à douter d’eux-mêmes, que si l’abstention était au rendez-vous du premier tour et du second tour. La Droite ne peut escompter se prolonger encore cinq ans de plus que si nous étions dispersés, divisés. Je veux rassembler ! Rassembler dès le premier tour le plus grand nombre d’électeurs et d’électrices ! Rassembler au second tour toutes celles et tous ceux qui voudront le changement ! Je veux créer ce mouvement dès maintenant ! Le rendre irréversible. Je veux que la victoire se dessine. Elle est là, elle est tout proche ! Elle n’est pas acquise. Rien n’est fait. Rien n’est joué. Rien n’est décidé. Cela dépend de vous !
La victoire, c’est vous qui allez la construire avec moi si vous en décidez ! La victoire ! La victoire de la Gauche, la victoire de la République et la victoire de la France, qui doit elle-même se sentir, avec nous, en confiance pour son destin !
Le changement, c’est le 22 avril ! Le changement, c’est maintenant ! Et le changement, c’est la France !
Créer la dynamique au premier tour
Toute voix perdue par François Hollande au premier tour joue en faveur de Sarkozy.
Ne vous dispersez pas.
vendredi 23 mars 2012
François Hollande, Le Président d'une France forte et en paix contre la terreur et la peur
Discours de François Hollande à Aurillac le 22 mars 2012
Monsieur le maire, cher Alain, Messieurs les présidents, cher René, cher Jacques, Mesdames, Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs, chers amis, je suis de nouveau ici à Aurillac, comme voisin, comme ami et cette fois-ci, comme candidat à la présidence de la République. Ce soir, néanmoins, n’est pas un soir comme les autres. Cette réunion publique, à laquelle vous êtes venus nombreux, n’est pas une réunion publique comme les autres. Elle est la première que je tiens après la tragédie de Toulouse et de Montauban. La France, toute la France, a été endeuillée par des assassinats terroristes. Trois victimes choisies pour ce qu’elles incarnaient, l’armée française, puis ensuite quatre enfants foudroyés dans leur école, pour cette haine odieuse qui s’appelle l’antisémitisme. En cet instant et devant vous, ma pensée va vers chacune de ces vies brisées, va vers leurs familles, va aussi aux blessés qui luttent encore contre la mort. L’assassin a choisi ses cibles délibérément, parce qu’il haïssait ce qu’elles représentaient, des soldats de la République, ou ce qu’elles étaient, des enfants juifs dans leur école. Le terroriste voulait, en cette période électorale, nous diviser, introduire le ferment de la folie raciste, antisémite et même épouvanter notre communauté nationale. Il aura échoué. Ce ne sont pas des juifs, des musulmans ou un chrétien qu’il a assassinés, ce sont des Français, des citoyens de la République. Et c’est ce qu’ont exprimé les familles des victimes, les représentants des religions, ensemble, et toute la population.
François Hollande
• ✔
@fhollande
En cet instant ma pensée va vers chacune de ces vies brisées,vers les familles, et vers ceux qui se battent encore contre la mort. #Aurillac
22 Mars 12
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Le rythme de la confrontation démocratique s’est figé pour quelques jours. Pour ma part, j’ai considéré que c’était nécessaire. Je respecte les choix qu’ont pu faire d’autres candidats. Cette tragédie imposait à tous de s’en tenir aux seules paroles qui convenaient dans cette circonstance, celles de la compassion, celles de la solidarité, mais aussi s’en tenir à la volonté de rechercher le coupable, l’assassin. L’action des forces de sécurité a conduit d’abord à l’identification, à la localisation et à la mise hors d’état de nuire du tueur. Les policiers qui ont mené cette opération méritent toute notre gratitude. Ils ont pris des risques, y compris pour leur propre vie. Et certains d’entre eux ont été blessés. Je veux, devant vous, leur rendre hommage et leur dire notre reconnaissance.
François Hollande
• ✔
@fhollande
Il y a un temps pour tout : un temps pour s'affronter et un temps pour se rassembler. #Aurillac
22 Mars 12
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Il y a un temps pour tout, un temps pour s’affronter, un temps pour se réunir ; un temps pour débattre et un temps pour se recueillir ; un temps pour parler et un temps pour se taire. Aujourd’hui, la campagne reprend ses droits. C’est nécessaire ; c’est même indispensable. Le pays a besoin d’un débat clair, transparent, simple et en même temps exigeant. Le pays, c’est-à-dire notre pays, la France, va faire un choix décisif, un choix essentiel, le choix de son destin pour les cinq prochaines années. Un choix d’une personnalité pour représenter l’Etat et donc la Nation tout entière, mais un choix aussi de conception de la société, de la politique, de l’action internationale. Ce choix mérite d’être respecté et le temps qui va maintenant nous être donné pour cette confrontation doit être un temps plein et en même temps un temps digne.
François Hollande
• ✔
@fhollande
C'est au nom des valeurs de la République, pour ses valeurs et par ses valeurs que nous vaincrons la menace terroriste. #Aurillac
22 Mars 12
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La campagne reprend ses droits mais rien ne devra être oublié. La tragédie de Toulouse, de Montauban, marquera durablement les esprits. Elle nous rappellera d’abord que la lutte contre le terrorisme n’est pas terminée. Elle se poursuit et elle se poursuivra et cet engagement devra être total, avec les moyens nécessaires et en même temps les exigences indispensables. La première de cette exigence pour mener cette bataille, cette lutte, ce combat contre le terrorisme, c’est l’affirmation des valeurs de la République. C’est en leur nom, au nom de ces valeurs, de ces principes, que nous nous défendons. C’est pour les valeurs de la République que nous luttons et c’est par les valeurs de la République que nous vaincrons la menace terroriste. La France doit réaffirmer sa fierté, la fierté d’être elle-même, la fierté d’être portée par des principes qui nous dépassent, qui nous rendent plus grands que nous-mêmes. Oui, nous devons réaffirmer, justement en ces instants, notre attachement à ces principes fondamentaux. Lesquels ? La primauté du droit, la justice, le respect de la personne humaine, l’égalité. Ce n’est pas de moins de République dont nous avons besoin. Ce n’est pas moins de République qui nous rendra plus forts. C’est plus de République qui nous permettra de vaincre et d’être à la hauteur des défis que nous allons affronter.
La République, c’est à la fois notre patrimoine commun que nous devons préserver, mais c’est aussi le levier, l’outil indispensable pour répondre à toute menace et prévenir toute agression. C’est par l’affirmation, l’incarnation de la République dans la société française, que nous pourrons être plus unis, et donc plus solidaires et donc plus forts, pour gagner la bataille.
La seconde exigence c’est le refus de l’amalgame. Ce n’est pas un musulman qui a perpétré ces assassinats parce qu’il était musulman. C’est un terroriste, qui a d’ailleurs tué d’autres musulmans. L’islam ce n’est pas l’islamisme, ce n’est pas le terrorisme. Le terrorisme peut se servir d’une religion. Il ne peut pas se confondre avec elle. L’islam est pratiqué par des millions de personnes dans le monde, de façon pacifique. L’islam est la religion de centaines de milliers de Français, qui vivent et pratiquent dans la paix et dans le respect des lois de la République. Aucune religion n’a à être suspectée, et encore moins à être stigmatisée. Seul le terrorisme doit être éradiqué car il est contraire à tout ce qui est humain. Le terrorisme, c’est la haine, la haine des autres. Le terrorisme, c’est la négation, la négation de l’humanité. Le terrorisme, c’est la lâcheté. C’est pousser la folie jusqu’à s’en prendre aux plus faibles, aux plus innocents des innocents, des enfants eux-mêmes. Le terrorisme ne peut trouver aucune justification, aucune. C’est Albert Camus qui l’avait énoncé avec force. Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente. Aucune justification ne peut être trouvée à un acte terroriste.
La lutte contre le terrorisme doit d’abord se situer à l’échelle internationale. Al Qaida, hélas, n’a pas disparu avec la mort de Ben Laden et cette organisation sévit, prospère même, chaque fois que le chaos s’est introduit. En Irak, en Lybie, en Somalie, en Afghanistan, au Pakistan, partout où il y a du désordre, partout où il y a des violences sans limites. Partout où les Etats ont disparu, là, s’infiltre cette organisation. Elle a pris un autre nom dans le Sahel : Aqmi. Elle détient encore aujourd’hui, au moment où je parle, plusieurs de nos ressortissants en otage. Ce qui doit conduire la France à mener une politique de lutte contre le terrorisme à l’échelle qui convient, l’échelle internationale, à faire les coopérations indispensables, à échanger les informations, les renseignements ; à pouvoir aussi considérer la lutte contre le terrorisme comme l’une des principales missions de notre politique de défense, et soutenir également tous les pays et notamment les plus fragiles, les plus faibles, les plus pauvres, qui luttent contre le fléau du terrorisme. Et ici, en France, la République doit être implacable. Il y a des lois ; elles existent. Notre code pénal a été à plusieurs reprises renforcé pour lutter contre cette menace. Cet arsenal peut comporter des failles. Une faille a d’ailleurs été à un moment relevée par un ministre du Gouvernement. Nous verrons de quoi il s’agit. Mais ce qui compte, au-delà des effets d’annonce, ce qui compte, ce sont les moyens pour faire appliquer les lois. Moyens qui doivent être donnés aux services de renseignement, moyens qui doivent être attribués à tout ce travail de suivi, de vigilance des personnes identifiées comme dangereuses. Les enquêtes en milieu pénitentiaire, là où se regroupent il est vrai, des personnes qui peuvent à un moment concevoir l’idée d’une action. Et surtout mieux coordonner nos équipes. Des services qu’on appelle DCRI, DGSE, qui doivent travailler dans le même sens pour être efficaces. A la suite du drame de Toulouse et de Montauban, des questions seront nécessairement posées. L’heure n’est pas aujourd’hui de faire je ne sais quelle polémique. L’enquête dira ce que nous aurons à connaître là-dessus.
François Hollande
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@fhollande
La République ne laissera aucun terroriste en paix, et la République les vaincra. La France ne baissera jamais la garde. #Aurillac
22 Mars 12
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C’est vrai que ce tueur, Mohamed Merah, avait fait deux voyages, l’un en Afghanistan en 2010, l’autre au Pakistan en 2011. Il avait justifié un motif touristique. Un contrôle, accru donc, des déplacements de voyageurs dans des pays sensibles, s’impose. Mais je le dis, nous tirerons toutes les leçons de cette tragédie et nous en aurons la clarté. Et donc toutes les conclusions seront mises à profit de la République. Au-delà de l’élection présidentielle, nul ne doit avoir le moindre doute sur la politique qui sera suivie au lendemain du mois de mai. Et si les Français m’accordent leur confiance, je leur affirme ici : la République ne laissera aucun terroriste en paix. La République poursuivra tous ceux qui menacent la sécurité de nos concitoyens. La République combattra tous ceux qui se livrent à des actions terroristes et la République les vaincra, parce que c’est ça, le combat incessant de la démocratie et de la République contre le fléau de la haine et de la barbarie. La France ne baissera jamais la garde. Il y va de notre cohésion nationale et aussi de nos libertés individuelles. Chaque Français, sur le territoire de la République, a le droit d’être protégé. Oui c’est un droit, garanti par l’Etat, pour toutes celles et tous ceux qui vivent ou se trouvent sur notre sol.
La sécurité c’est la première des libertés. C’est la liberté sans laquelle les autres libertés perdent leur valeur et leur sens. Si l’un d’entre nous a peur alors il n’est plus libre. Ce sont les plus faibles, les plus démunis, les plus fragiles qui paient toujours le prix le plus fort. La France a besoin de retrouver la force sans laquelle le droit est impuissant. C’est Robert Badinter qui aimait à le dire : l’Etat de droit ce n’est pas l’Etat de faiblesse.
François Hollande
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@fhollande
Les moyens de la justice seront renforcés car il nous faut une justice plus rapide. #Aurillac
22 Mars 12
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Voilà pourquoi je mettrai en œuvre une sécurité de proximité, assurée par la police de nos quartiers et la gendarmerie dans nos territoires ruraux. Je ne peux admettre que 12 000 postes de policiers et de gendarmes ont été supprimés depuis 5 ans. Je créerai des zones de sécurité prioritaire. Là où sont concentrées les violences et la délinquance, là devront se trouver les moyens pour lutter contre ces drames au quotidien. Et bien sûr, toutes les formes de police pourront coopérer et conjuguer leur effort avec les services de l’Etat concernés aussi par la lutte contre les trafics. Je pense aux services fiscaux, aux services douaniers. Nous aurons aussi à mettre en œuvre un suivi des plus jeunes délinquants, ceux qui peuvent justement dériver vers toutes les formes de violence et de radicalité. Il nous faudra donner davantage de moyens à ce qu’on appelle la protection judiciaire de la jeunesse, celle qui suit les délinquants, qui jeunes, sont trop souvent punis, tout en étant livrés à eux-mêmes. Dois-je rappeler que 120 000 condamnations restent inappliquées ? Je doublerai le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice, parce que leur place n’est pas en prison. Les moyens de la justice, eux aussi, seront renforcés parce qu’il nous faut une justice plus rapide et qui puisse suivre un certain nombre d’individus pour éviter la récidive. Les collectivités locales seront associées à cette mission de sécurité. Je lutterai aussi contre les bandes, parce que dans certains quartiers, le trafic de drogues conduit à des trafics d’armes. Regardez le stock que le terroriste avait pu constituer. Et ces trafics d’armes font, nourrissent, également des actions terroristes. Aucun quartier ne sera livré à lui-même. Aucun territoire ne sera abandonné. Oui, la sécurité, ça fait partie aussi de nos engagements, surtout de nos engagements, puisque c’est la première des libertés. Et que l’on ne vienne pas nous dire que la Gauche là-dessus aurait, je ne sais quelle indulgence, ou que la Droite aurait, je ne sais quelle compétence en matière de sécurité.
François Hollande
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@fhollande
La République c'est la sécurité, mais c'est aussi la laïcité. #Aurillac
22 Mars 12
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La République c’est la sécurité, mais la République c’est la laïcité. Toutes les religions sont respectables. Toutes ont leur place en France. C’est la liberté de conscience. La République ne méconnaît aucune de ces religions, mais elle ne connaît que la loi, qui doit être la même pour tous et qui fixe aux cultes leur espace, au domaine privé, ses frontières. Je ne céderai pas sur ces règles sans lesquelles il n’y a plus aucune référence commune qui vaille, aucun socle qui dure, aucun repère qui tienne.
La laïcité impose la séparation du public et du privé, du religieux et du citoyen. A la religion le domaine de la vie privée selon la liberté de chacun. A la République, celui de la vie publique. Et c’est le devoir de tous. L’égalité entre les hommes et les femmes fait partie de nos valeurs. L’autorité parentale, et pas seulement paternelle, aussi. Et si certains représentants radicaux de telle ou telle religion y sont hostiles, la République les rappellera avec force et les fera valoir ces principes d’égalité entre les femmes et les hommes.
Je ne me plains jamais quand au plus haut sommet de l’Etat, la laïcité est enfin proclamée. Mais moi, je veux une laïcité sans épithète. Elle n’a pas besoin d’être ouverte ou tolérante. Elle est la laïcité avec toute sa force.
François Hollande
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@fhollande
La laïcité, c'est notre Histoire mais c'est aussi notre avenir. Voilà pourquoi je la ferai inscrire dans notre constitution. #Aurillac
22 Mars 12
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Et là encore, le respect de la liberté est compatible avec les devoirs dans la République. La laïcité, c’est une loi de liberté, qui permet à chacune, à chacun, de vivre comme il l’entend. Mais, dans l’espace public, il y a un ensemble de règles qui s’imposent à tous, dans l’école de la République, dans l’hôpital public et dans les services publics. Et chaque fois que l’on met en cause l’école publique, l’hôpital public, les services publics, on met en cause la laïcité dans la République. La laïcité, c’est à la fois notre histoire mais aussi notre avenir. C’est pourquoi j’ai proposé d’inscrire dans la constitution les principes de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat, de façon à ce que les lois, les jurisprudences des tribunaux s’en inspirent.
Mais regardons la réalité en face, même si elle ne nous fait pas plaisir. Nous avons à relever un autre défi, celui de l’intégration. La République a longtemps été une machine extraordinaire, presque miraculeuse, qui à partir d’identités multiples, à partir de l’immense diversité de nos histoires singulières, de passés différents, à partir d’une infinité de mondes mêlés, parvenait à fabriquer les Français. C’était, et c’est encore, l’intégration. C’était longtemps les provinces de France, qui sont devenues républicaines. Puis ensuite ces populations qui ont été une à une intégrées et nous ont apporté ce que nous sommes, un pays divers et en même temps uni. Nous avons beaucoup gagné et nous gagnerons encore de ces mouvements. Mais aujourd’hui, nous devons donner à la machine républicaine toute son énergie. Et elle en manque.
François Hollande
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@fhollande
Personne ne doit avoir à répondre de son origine,de sa religion,de sa couleur de peau : chacun doit être citoyen de la République. #Aurillac
22 Mars 12
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Nous devons regarder les choses en face. Personne en France, d’abord, ne doit manquer de respect. Personne ne doit souffrir de ce qu’il est. Personne ne doit avoir à répondre de son origine, de sa religion, de son lieu de résidence, de sa couleur de peau. Chacun doit être citoyen de la République. Aucune discrimination. La République reconnait tous ses enfants. Elle n’en laissera aucun au bord du chemin. Mais à l’inverse, chacun doit respecter les institutions de la République, la police, l’armée, l’école, ce que nous avons fait ensemble, dans notre histoire et qui nous permet d’être une grande Nation. Et au-delà du respect mutuel, il y a l’apprentissage de ce qu’est la République, c’est-à-dire l’école.
L’école n’est pas un lieu parmi d’autres, c’est l’endroit où la vie s’apprend avec son exigence, sa rigueur, sa discipline. L’école, c’est le lieu où s’acquiert une culture dont nos enfants ne sont pas propriétaires, mais dépositaires. Je tiens ici à exprimer ma confiance, ma reconnaissance, aux enseignants de notre pays. Leur tâche est la plus importante de toutes. Ce sont eux qui permettent cette transmission et qui, malgré toutes les difficultés de la tâche, arrivent à intégrer. Et c’est d’autant plus dommageable d’avoir abîmé depuis cinq ans l’école de la République, d’avoir supprimé des postes (80 000), d’avoir touché à ces structures qui permettaient d’accompagner, et d’accompagner encore, les enfants les plus fragiles. Je pense aux RASED, je pense même ici, dans le Cantal, à l’Erea dont on réduit les moyens, c’est-à-dire l’enseignement adapté. Double peine qui a été infligée, d’abord on supprime des postes pour tout le monde, ensuite on fait l’arbitrage, et ce sont les plus fragiles qui ont à supporter encore davantage de suppressions de postes, de suppressions de moyens, de fermetures ! Je pense aussi au lycée d’Aurillac gravement mis en cause, lui aussi, pour les moyens qui lui sont accordés ou qui ne lui seront plus.
C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé il y a déjà plusieurs mois — parce que c’était pour moi la condition pour assurer les réformes de l’école indispensables, pour redonner confiance, pour assurer l’égalité — oui, j’avais annoncé, et je le réaffirme ici, la création en cinq ans de 60 000 postes supplémentaires dans l’Education nationale. Ils couvriront tous les métiers, permettant qu’il y ait plus de professeurs, plus d’infirmières scolaires, plus de médecins scolaires, plus de surveillants, mais aussi un vrai service public de l’orientation. Parce que tout ne peut pas se jouer dès les premiers âges de la vie, et que l’on a besoin d’accompagner un certain nombre des enfants qui peuvent, à un moment, connaître une difficulté puis avoir une deuxième chance, une troisième chance. Car rien ne doit être fatal, rien ne doit être déterminé par avance.
On m’a fait la leçon là-dessus. La droite, ils savent faire des leçons, mais ils ne les apprennent jamais ! Il m’a été dit : « ça coûte trop cher, on n’a plus les moyens ». J’ai fait mes comptes : 60 000 postes, 500 millions d’euros par an, 2,5 milliards à la fin du quinquennat. Mais quand il s’est agi d’alléger ou de supprimer l’impôt sur la fortune, rien ne les a arrêtés ! Pas davantage d’instaurer un bouclier fiscal pendant cinq ans, qui a coûté bien plus que les moyens que je veux redonner à l’Education nationale. Parce que ce qui compte pour moi, ce n’est pas d’accorder un bouclier aux plus favorisés, mais c’est de permettre que les plus jeunes, ceux qui doivent réussir leur vie, aient toutes les armes pour y parvenir.
François Hollande
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@fhollande
Nous avons besoin de former les enseignants pour qu'ils transmettent les valeurs de la République. #Aurillac
22 Mars 12
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Ces moyens nous permettront de rétablir la formation initiale des enseignants, une formation digne de ce nom. Je pense ici à l’IUFM d’Aurillac, parce que nous avons besoin de former les jeunes enseignants si nous voulons qu’ils puissent justement transmettre la connaissance, le savoir, les valeurs de la République.
Je lutterai contre un mal nouveau qui frappe au-delà des quartiers de nos villes, et qui s’appelle la déscolarisation scolaire, ces jeunes qui s’échappent avant même la fin de ce qu’on appelle l’obligation scolaire, ces absentéistes, ceux qui ne font plus l’école buissonnière mais ne croient plus du tout en l’école de la République. Je l’affirme ici : aucun jeune de 16 à 18 ans ne restera sans solution : soit il sera dans l’Education nationale en apprentissage, soit en formation ou en service civique. Je ne veux plus voir aucun jeune en situation de rupture par rapport à ce que doivent être son parcours, sa chance et son accomplissement. 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme, sans qualification. J’affirme ici que dans cinq ans, si les Français m’ont permis d’être le prochain président de la République, il y aura moitié moins d’enfants qui seront dans cette situation. Et ce sera encore trop ! Mais c’est le devoir que nous devons nous imposer, parce qu’il n’est pas possible — nous qui avons fait tant et nos anciens encore davantage pour l’école de la République — qu’un seul jeune puisse ne pas avoir, au terme de sa scolarité, la capacité de réussir sa vie. Et s’il ne l’avait pas, je prends un autre engagement : ce jeune devra avoir un capital de formation tout au long de sa vie, pour pouvoir avoir une deuxième chance, une troisième chance, en plus de ce qu’il pourra avoir dans le système de formation professionnelle dans son entreprise. Celui qui n’a pas eu le temps de rester à l’école doit avoir du temps dans sa vie pour de nouveau connaître la transmission du savoir, de la connaissance, de la qualification. C’est l’égalité!
François Hollande
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@fhollande
C'est une belle idée, le service civique. Il est dommage de l'avoir laissé réduit à peu de choses. #Aurillac
22 Mars 12
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Transmission des valeurs, rôle de l’école, et en même temps, il y a le service civique. Nous ne remplacerons pas le service militaire par un service civique obligatoire. Mais tout de même, c’est une belle idée, le service civique. Il est dommage de l’avoir laissé réduit à peu de chose. A peine 25 000 jeunes sont en service civique aujourd’hui. Il y a en a encore, prenons l’engagement de porter à 100 000, 120 000 le nombre de jeunes qui seraient en service civique dans une génération, pour leur permettre d’être utiles aux autres et d’être utiles aussi à eux-mêmes, d’avoir cette fierté de pouvoir être considérés comme un élément de la Nation.
Le patriotisme doit être revendiqué par nous. Il y a un patriotisme à servir son pays de multiples manières. Patriotisme des jeunes à être utiles, patriotisme des fonctionnaires à faire leur service, patriotisme des chercheurs à inventer, patriotisme des entreprises à créer, patriotisme des salariés à être les meilleurs dans leur domaine, patriotisme des agriculteurs à nourrir la population. Oui, chacun doit faire son devoir. Patriotisme aussi au sommet de l’Etat, cela peut servir ! Patriotisme aussi au sommet des directions d’entreprises. Et c’est la raison pour laquelle j’ai considéré qu’au-delà d’un certain montant de rémunération, il était légitime de pouvoir fixer une limite, et que quand cette limite était franchie, de faire revenir par des recettes fiscales ce qui n’aurait pas dû être distribué par des actionnaires.
François Hollande
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@fhollande
Le patriotisme doit être revendiqué! #Aurillac
22 Mars 12
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Nous avons besoin de ce patriotisme au moment où nous doutons de nous-mêmes, au moment où nous nous posons la question de savoir ce que sera l’avenir de la France. Il dépendra de nous, de la confiance que nous avons en nous-mêmes, en nos enfants, en la jeunesse, en nos valeurs. C’est nous qui avons la réponse ! Elle ne viendra pas simplement d’une autorité au sommet de l’Etat — ça, c’est ce que nous avons à régler dans les prochains jours… Mais ce sera un mouvement bien plus grand, bien plus vaste. Le changement que je veux pour le pays n’est pas simplement le changement d’un président, c’est le changement du destin d’une Nation, la nôtre, grand pays, pays qui doit montrer l’exemple, qui doit servir de référence, capable de se rassembler, capable aussi de donner du travail à ceux qui en demandent — parce que c’est quand même la première obligation !
Or c’est souvent le chômage, la précarité, l’échec scolaire, l’exclusion qui accélèrent les ruptures, qui donnent naissance à des situations d’enclavement, de ségrégation. Depuis cinq ans là encore, dans un certain nombre de quartiers de nos villes, la République a trop souvent battu en retraite, laissant le champ à du communautarisme. Parce que quand l’école n’est pas suffisamment présente, quand les services publics ne sont pas à leur place, quand il n’y a pas les emplois, alors, ce sont d’autres qui organisent une solidarité, mais qui n’est plus la solidarité nationale, qui est la solidarité communautaire, la solidarité familiale, la solidarité clanique.
Nous, nous voulons la solidarité nationale, parce que nous savons qu’elle nous garantit l’égalité de droits et de devoirs. C’est la raison pour laquelle j’ai affirmé la nécessité, dans ces quartiers, dans les lieux déshérités, de mettre des emplois d’avenir, des emplois-jeunes — 150 000. Parce que je ne peux pas accepter que dans un certain nombre de nos villes, les jeunes soient au chômage à des niveaux insupportables : 25 % de chômage des jeunes dans tout le pays, 40 % dans les quartiers de certaines de nos banlieues, 60 % en Outremer. Nous sommes là devant un risque, à tout moment, de colère, d’explosion ou pire, de repli, de résignation, de trafics de toutes sortes. Voilà l’enjeu ! C’est aussi la raison pour laquelle j’ai proposé, dans cette campagne, un contrat de génération qui permettrait à l’employeur qui garde un senior le temps qu’il puisse partir à la retraite avec dignité et avec une pension à taux plein, d’embaucher un jeune de moins de 25 ans avec un contrat à durée indéterminée et de ne pas payer de cotisations sociales sur les deux emplois. Parce que nous avons besoin de ce lien, de cette solidarité, de cette confiance, de ce pacte entre les générations.
Notre cohésion nationale repose sur le respect du travail.
J’entends le candidat sortant nous parler de la valeur travail. Mais où est la valeur travail quand 4 millions de nos concitoyens sont au chômage ? Où est la valeur travail quand il y a 8 millions de pauvres, de précaires, de CDD, d’intérim, de femmes qui sont condamnées à occuper des emplois à temps partiel (80 % du temps partiel, ce sont des femmes) ? Où est la reconnaissance de la valeur travail quand il y a tant de jeunes qui ne peuvent pas accéder même à un stage ? Et quand il y a tant de seniors qui sont écartés du marché et travail – et à qui l’on dit qu’il faudrait attendre l’âge de la retraite, ou à qui l’on promet, maintenant, une nouvelle exonération de cotisations sociales ? Il est bien temps ! C’était même prévu dans la loi sur la réforme des retraites, et cela a été oublié. Tant de choses ont été oubliées pendant ce quinquennat ! Même les lois qu’ils ont fait voter, ils ne les ont pas appliquées !
Mais pour le travail, il faut de l’activité économique, de la croissance, de la production ! Ce sera un grand défi, là aussi, des prochaines années. Sommes-nous capables de renforcer notre industrie – d’où l’idée de la banque publique d’investissement ? De soutenir l’effort des PME, l’innovation ? De faire en sorte que notre agriculture soit renforcée à travers des filières d’excellence ? Que les aides qui sont consacrées aux agriculteurs récompensent davantage le travail que, quelque fois, simplement la spéculation ? Parce que la spéculation s’est introduite partout, y compris dans les matières agricoles. La finance, ce n’est pas simplement la spéculation des valeurs boursières. C’est aussi, maintenant, sur les matières premières, sur tout ! Eh bien, moi, je veux qui ce soit la France qui décide, et pas la finance qui impose ses lois !
Oui, nous aurons à redonner cette confiance dans l’économie, dans la croissance, dans l’activité, dans la production. Et c’est une des raisons qui m’ont conduit – et j’en prends là encore, devant vous, l’engagement – à renégocier le traité d’austérité qui a été signé, pas encore ratifié, par des chefs d’Etat et de gouvernement qui, bien sûr, doivent avoir des disciplines pour conduire leurs politiques de finances publiques. Mais s’il n’y a que de l’austérité, et s’il n’y a pas de croissance, eh bien il n’y aura ni la réduction des déficits, ni la maîtrise de la dette ! Et il n’y aura pas davantage de croissance et d’emploi. Tout se tient : réduction des déficits, croissance, activité. Et c’est pourquoi je me battrai autant qu’il sera possible. Et je le ferai avec le mandat que vous me donnerez, pour renégocier ce traité européen !
François Hollande
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@fhollande
Aucun jeune de France doit penser qu'il n'est pas Français s'il a la citoyenneté. #Aurillac
22 Mars 12
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L’intégration, c’est une obligation ! Faire que chaque jeune puisse se considérer comme pleinement français. L’assassin, le tueur, était citoyen français. Et il a tué d’autres Français. Comment comprendre ? Rien ne peut justifier. Rien ! Et en même temps, savoir que même un seul, aussi fou soit-il, puisse penser qu’il n’est pas dans le même devoir que le nôtre d’être Français, et qu’il attaque d’autres Français, nous amène à considérer qu’aucune personne, aucun jeune ne doit penser qu’il n’est pas Français s’il a la citoyenneté française. « Français », je l’ai dit, c’est le plus beau mot que l’on puisse mettre avec « citoyen » : citoyen français ! Chacun doit être fier d’être Français, à la condition que la République elle-même ait permis à chacun, à chacune de réussir sa vie et de se sentir pleinement Français, pleinement citoyen ! Voilà le devoir qui doit être le mien si je deviens président de la République.
Depuis trois jours, tous mes actes, tous mes gestes, toutes mes paroles ont été guidés par le seul souci qui est le mien : rassembler la communauté nationale. Et je n’emboîterai pas le pas à l’emballement, à la surenchère, à la polémique. Je me tiendrai toujours à distance de ces attaques qui ne me touchent pas, parce que je n’ai qu’un seul objectif : rassembler ! C’est le sens même de ma candidature. Réconcilier les Français, qui ont subi depuis trop d’années trop de divisions, trop de diatribes, trop de discordes !
François Hollande
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@fhollande
Pour moi l'autorité suppose l'apaisement, la fermeté appelle l’harmonie et la responsabilité exige l'unité. #Aurillac
22 Mars 12
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Pour moi, l’autorité suppose l’apaisement. La fermeté appelle l’harmonie. Et la responsabilité exige l’unité. C’est ainsi que je conçois à la fois ma candidature et demain, si les Français m’en donnent mandat, ma responsabilité de chef de l’Etat.
Cette idée de la République ne me quitte jamais, et je ne changerai pas de discours. Je ne modifierai pas mon attitude. Le rassemblement, je le voulais hier. Je le veux aujourd’hui. Et je le voudrai encore davantage demain. Je ne me laisserai pas détourner de mon cap, de mon objectif. Parce que j’ai un devoir – envers mon pays, envers vous : rendre possible le changement ! Ouvrir un avenir meilleur ! Retrouver le rêve Français qui a fait notre grandeur ! Bref, changer le destin de notre pays.
Le rassemblement, pour ce qui me concerne, ce n’est pas un propos de circonstance. Ce n’est pas un réflexe patriotique. Ce n’est pas un sursaut lié à l’épreuve – par ailleurs nécessaire. Non, le rassemblement, c’est une constance. Pas une circonstance.
François Hollande
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@fhollande
Rien n’empêchera le changement qui vient! #Aurillac
22 Mars 12
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Rien, je vous le dis ici à Aurillac, rien n’empêchera le changement qui vient ! Rien n’arrêtera le changement : ni les forces de la division, ni celles de la soumission et encore moins celles de la réaction. Le changement, il vient ! Il arrive ! Il est nécessaire ! Il est attendu ! Il est espéré !
Ce changement, je dois le porter ! Aucune épreuve, aucune force contraire, aucune polémique, aucune attaque n’empêchera l’avènement de ce changement si vous – vous ! – en décidez. Ce changement, je le porte. Mais ce sont les Français qui vont, par leur vote, dire s’ils le veulent maintenant.
Il se détermine le 22 avril, au premier tour, le changement. Il se construit là, pour devenir irréversible le 6 mai !
Trois mots m’inspirent, au moment où je parle devant vous. Le premier, c’est la conscience : conscience de mon devoir – d’abord de faire le changement, ensuite de le réussir. Ensuite, c’est la confiance : celle que j’ai dans mon pays et celle que le pays doit porter, aussi, vers ma candidature. Et enfin, le dernier mot, c’est la cohérence : la cohérence de mon projet, 60 propositions que j’ai présentées. Pas besoin d’improvisation ! Pas besoin d’annonces précipitées ! Pas besoin de découvertes soudaines ! Pas besoin, non plus, de promesses inconsidérées ! Pas besoin d’une campagne qui ne serait qu’une suite, là encore, de virevoltes, de circonstances et qui, en définitive, abuserait une nouvelle fois les Français qui doivent regarder les cinq dernières années s’ils veulent savoir ce qu’ils ne veulent plus pour les cinq prochaines !
Et donc, fort de cette conscience, de votre confiance et de la cohérence que je porte, je veux aller vers les Français pendant le mois qui nous sépare du premier tour. Nous le ferons avec toute la responsabilité qui doit être la nôtre, toute la retenue en fonction des événements qui se sont produits – et en même temps, avec la ferme détermination de convaincre et de ne pas laisser les enjeux s’obscurcir ou se confondre.
L’enjeu, c’est l’avenir de la France !
Rien, je vous l’ai dit, rien n’empêchera le changement. Nous avons à construire, à écrire une nouvelle page de notre histoire. Nous l’écrirons ensemble, pour la jeunesse de France ! Pour lui tenir la promesse de la République que nous-mêmes nous avons reçue des générations précédentes. Oui, nous lui ouvrirons, à cette jeunesse de France, un nouveau chemin – qui d’ailleurs sera celui de toute la Nation : le chemin de la justice, le chemin du redressement, le chemin du progrès, de la dignité, de l’espérance ! C’est en faisant revivre le rêve français que l’on fera aimer la France par tous ses enfants.
François Hollande
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@fhollande
Je veux faire aimer la France car je veux que la République soit plus grande! #Aurillac
22 Mars 12
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Je veux faire aimer la France par toutes les forces qui l’animent ! Je veux faire aimer la France parce que je veux que la République soit plus grande au lendemain du 6 mai, après notre victoire – cette victoire que nous devons bâtir, que nous devons façonner. Un mois pour y parvenir ! Je vous fais appel : c’est vous, c’est vous ici rassemblés et, au-delà de vous, tous les Français – en tout cas une majorité d’entre eux – qui doivent maintenant décider de leur destin. Il ne reste qu’un mois. Un mois ! Un mois, c’est peu. Un mois, c’est encore beaucoup. Des événements – je l’avais dit – peuvent toujours survenir. Chacun doit être pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un défi qui doit nous rehausser à chaque fois et nous mettre à la hauteur de ce que les Français exigent.
Je veux vous faire gagner – non pas vous parce que vous êtes là devant moi –, je veux faire gagner la France et la République !
Voilà mon devoir. Voilà ma tâche. Voilà ma mission. Voilà mon objectif. Et voilà pourquoi je suis confiant d’être devant vous, ici, à Aurillac comme candidat à la présidence de la République française !
Ce soir à Aurillac, la campagne présidentielle, pour ce qui me concerne, recommence. La démocratie ne s’est jamais interrompue car elle ne s’interrompt jamais. Elle est toujours présente, y compris dans les épreuves. Non, ce qui va reprendre aujourd’hui, c’est la confrontation, c’est le débat. Mais ce qui vient de se passer nous oblige. Nous devons nous situer à la hauteur de l’enjeu, répondre aux attentes, juger les projets, regarder les bilans — c’est bien légitime. Ceux qui ont gouverné doivent rendre compte de leur action. Bientôt, il nous ferait croire qu’il est un président par éclipse ! Nous devons garder de la dignité dans les arguments et appeler au rassemblement. C’était ma démarche avant ce drame, c’est ma démarche après ce drame, et je n’en changerai pas. J’ai noté que les polémiques avaient repris — on ne les refait pas, ils sont ainsi ! Les polémiques avaient même repris avant que l’opération ne soit dénouée par les forces de sécurité dont j’ai salué l’intervention. L’extrême droite a recouru à l’amalgame, la droite a reproché à la gauche d’instrumentaliser le drame, contre toute raison, contre toute vérité. C’est leur méthode, ce ne doit pas être la nôtre, ce ne sera pas la mienne.
Depuis trois jours, tous mes actes, tous mes gestes, toutes mes paroles ont été guidés par le seul souci qui est le mien : rassembler la communauté nationale. Et je n’emboîterai pas le pas à l’emballement, à la surenchère, à la polémique. Je me tiendrai toujours à distance de ces attaques qui ne me touchent pas, parce que je n’ai qu’un seul objectif : rassembler ! C’est le sens même de ma candidature. Réconcilier les Français, qui ont subi depuis trop d’années trop de divisions, trop de diatribes, trop de discordes !
Pour moi, l’autorité suppose l’apaisement. La fermeté appelle l’harmonie. Et la responsabilité exige l’unité. C’est ainsi que je conçois à la fois ma candidature et demain, si les Français m’en donnent mandat, ma responsabilité de chef de l’Etat.
Cette idée de la République ne me quitte jamais, et je ne changerai pas de discours. Je ne modifierai pas mon attitude. Le rassemblement, je le voulais hier. Je le veux aujourd’hui. Et je le voudrai encore davantage demain. Je ne me laisserai pas détourner de mon cap, de mon objectif. Parce que j’ai un devoir – envers mon pays, envers vous : rendre possible le changement ! Ouvrir un avenir meilleur ! Retrouver le rêve Français qui a fait notre grandeur ! Bref, changer le destin de notre pays.
Le rassemblement, pour ce qui me concerne, ce n’est pas un propos de circonstance. Ce n’est pas un réflexe patriotique. Ce n’est pas un sursaut lié à l’épreuve – par ailleurs nécessaire. Non, le rassemblement, c’est une constance. Pas une circonstance.
Rien, je vous le dis ici à Aurillac, rien n’empêchera le changement qui vient ! Rien n’arrêtera le changement : ni les forces de la division, ni celles de la soumission et encore moins celles de la réaction. Le changement, il vient ! Il arrive ! Il est nécessaire ! Il est attendu ! Il est espéré !
Ce changement, je dois le porter ! Aucune épreuve, aucune force contraire, aucune polémique, aucune attaque n’empêchera l’avènement de ce changement si vous – vous ! – en décidez. Ce changement, je le porte. Mais ce sont les Français qui vont, par leur vote, dire s’ils le veulent maintenant.
Il se détermine le 22 avril, au premier tour, le changement. Il se construit là, pour devenir irréversible le 6 mai !
François Hollande
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@fhollande
Conscience, confiance et cohérence : voilà les trois mots auxquels j'attache ma campagne. #Aurillac
22 Mars 12
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Trois mots m’inspirent, au moment où je parle devant vous. Le premier, c’est la conscience : conscience de mon devoir – d’abord de faire le changement, ensuite de le réussir. Ensuite, c’est la confiance : celle que j’ai dans mon pays et celle que le pays doit porter, aussi, vers ma candidature. Et enfin, le dernier mot, c’est la cohérence : la cohérence de mon projet, 60 propositions que j’ai présentées. Pas besoin d’improvisation ! Pas besoin d’annonces précipitées ! Pas besoin de découvertes soudaines ! Pas besoin, non plus, de promesses inconsidérées ! Pas besoin d’une campagne qui ne serait qu’une suite, là encore, de virevoltes, de circonstances et qui, en définitive, abuserait une nouvelle fois les Français qui doivent regarder les cinq dernières années s’ils veulent savoir ce qu’ils ne veulent plus pour les cinq prochaines !
Et donc, fort de cette conscience, de votre confiance et de la cohérence que je porte, je veux aller vers les Français pendant le mois qui nous sépare du premier tour. Nous le ferons avec toute la responsabilité qui doit être la nôtre, toute la retenue en fonction des événements qui se sont produits – et en même temps, avec la ferme détermination de convaincre et de ne pas laisser les enjeux s’obscurcir ou se confondre.
L’enjeu, c’est l’avenir de la France !
Rien, je vous l’ai dit, rien n’empêchera le changement. Nous avons à construire, à écrire une nouvelle page de notre histoire. Nous l’écrirons ensemble, pour la jeunesse de France ! Pour lui tenir la promesse de la République que nous-mêmes nous avons reçue des générations précédentes. Oui, nous lui ouvrirons, à cette jeunesse de France, un nouveau chemin – qui d’ailleurs sera celui de toute la Nation : le chemin de la justice, le chemin du redressement, le chemin du progrès, de la dignité, de l’espérance ! C’est en faisant revivre le rêve français que l’on fera aimer la France par tous ses enfants.
Je veux faire aimer la France par toutes les forces qui l’animent ! Je veux faire aimer la France parce que je veux que la République soit plus grande au lendemain du 6 mai, après notre victoire – cette victoire que nous devons bâtir, que nous devons façonner. Un mois pour y parvenir ! Je vous fais appel : c’est vous, c’est vous ici rassemblés et, au-delà de vous, tous les Français – en tout cas une majorité d’entre eux – qui doivent maintenant décider de leur destin. Il ne reste qu’un mois. Un mois ! Un mois, c’est peu. Un mois, c’est encore beaucoup. Des événements – je l’avais dit – peuvent toujours survenir. Chacun doit être pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un défi qui doit nous rehausser à chaque fois et nous mettre à la hauteur de ce que les Français exigent.
Je veux vous faire gagner – non pas vous parce que vous êtes là devant moi –, je veux faire gagner la France et la République !
Voilà mon devoir. Voilà ma tâche. Voilà ma mission. Voilà mon objectif. Et voilà pourquoi je suis confiant d’être devant vous, ici, à Aurillac comme candidat à la présidence de la République française !
Monsieur le maire, cher Alain, Messieurs les présidents, cher René, cher Jacques, Mesdames, Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs, chers amis, je suis de nouveau ici à Aurillac, comme voisin, comme ami et cette fois-ci, comme candidat à la présidence de la République. Ce soir, néanmoins, n’est pas un soir comme les autres. Cette réunion publique, à laquelle vous êtes venus nombreux, n’est pas une réunion publique comme les autres. Elle est la première que je tiens après la tragédie de Toulouse et de Montauban. La France, toute la France, a été endeuillée par des assassinats terroristes. Trois victimes choisies pour ce qu’elles incarnaient, l’armée française, puis ensuite quatre enfants foudroyés dans leur école, pour cette haine odieuse qui s’appelle l’antisémitisme. En cet instant et devant vous, ma pensée va vers chacune de ces vies brisées, va vers leurs familles, va aussi aux blessés qui luttent encore contre la mort. L’assassin a choisi ses cibles délibérément, parce qu’il haïssait ce qu’elles représentaient, des soldats de la République, ou ce qu’elles étaient, des enfants juifs dans leur école. Le terroriste voulait, en cette période électorale, nous diviser, introduire le ferment de la folie raciste, antisémite et même épouvanter notre communauté nationale. Il aura échoué. Ce ne sont pas des juifs, des musulmans ou un chrétien qu’il a assassinés, ce sont des Français, des citoyens de la République. Et c’est ce qu’ont exprimé les familles des victimes, les représentants des religions, ensemble, et toute la population.
François Hollande
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@fhollande
En cet instant ma pensée va vers chacune de ces vies brisées,vers les familles, et vers ceux qui se battent encore contre la mort. #Aurillac
22 Mars 12
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Le rythme de la confrontation démocratique s’est figé pour quelques jours. Pour ma part, j’ai considéré que c’était nécessaire. Je respecte les choix qu’ont pu faire d’autres candidats. Cette tragédie imposait à tous de s’en tenir aux seules paroles qui convenaient dans cette circonstance, celles de la compassion, celles de la solidarité, mais aussi s’en tenir à la volonté de rechercher le coupable, l’assassin. L’action des forces de sécurité a conduit d’abord à l’identification, à la localisation et à la mise hors d’état de nuire du tueur. Les policiers qui ont mené cette opération méritent toute notre gratitude. Ils ont pris des risques, y compris pour leur propre vie. Et certains d’entre eux ont été blessés. Je veux, devant vous, leur rendre hommage et leur dire notre reconnaissance.
François Hollande
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@fhollande
Il y a un temps pour tout : un temps pour s'affronter et un temps pour se rassembler. #Aurillac
22 Mars 12
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Il y a un temps pour tout, un temps pour s’affronter, un temps pour se réunir ; un temps pour débattre et un temps pour se recueillir ; un temps pour parler et un temps pour se taire. Aujourd’hui, la campagne reprend ses droits. C’est nécessaire ; c’est même indispensable. Le pays a besoin d’un débat clair, transparent, simple et en même temps exigeant. Le pays, c’est-à-dire notre pays, la France, va faire un choix décisif, un choix essentiel, le choix de son destin pour les cinq prochaines années. Un choix d’une personnalité pour représenter l’Etat et donc la Nation tout entière, mais un choix aussi de conception de la société, de la politique, de l’action internationale. Ce choix mérite d’être respecté et le temps qui va maintenant nous être donné pour cette confrontation doit être un temps plein et en même temps un temps digne.
François Hollande
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@fhollande
C'est au nom des valeurs de la République, pour ses valeurs et par ses valeurs que nous vaincrons la menace terroriste. #Aurillac
22 Mars 12
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La campagne reprend ses droits mais rien ne devra être oublié. La tragédie de Toulouse, de Montauban, marquera durablement les esprits. Elle nous rappellera d’abord que la lutte contre le terrorisme n’est pas terminée. Elle se poursuit et elle se poursuivra et cet engagement devra être total, avec les moyens nécessaires et en même temps les exigences indispensables. La première de cette exigence pour mener cette bataille, cette lutte, ce combat contre le terrorisme, c’est l’affirmation des valeurs de la République. C’est en leur nom, au nom de ces valeurs, de ces principes, que nous nous défendons. C’est pour les valeurs de la République que nous luttons et c’est par les valeurs de la République que nous vaincrons la menace terroriste. La France doit réaffirmer sa fierté, la fierté d’être elle-même, la fierté d’être portée par des principes qui nous dépassent, qui nous rendent plus grands que nous-mêmes. Oui, nous devons réaffirmer, justement en ces instants, notre attachement à ces principes fondamentaux. Lesquels ? La primauté du droit, la justice, le respect de la personne humaine, l’égalité. Ce n’est pas de moins de République dont nous avons besoin. Ce n’est pas moins de République qui nous rendra plus forts. C’est plus de République qui nous permettra de vaincre et d’être à la hauteur des défis que nous allons affronter.
La République, c’est à la fois notre patrimoine commun que nous devons préserver, mais c’est aussi le levier, l’outil indispensable pour répondre à toute menace et prévenir toute agression. C’est par l’affirmation, l’incarnation de la République dans la société française, que nous pourrons être plus unis, et donc plus solidaires et donc plus forts, pour gagner la bataille.
La seconde exigence c’est le refus de l’amalgame. Ce n’est pas un musulman qui a perpétré ces assassinats parce qu’il était musulman. C’est un terroriste, qui a d’ailleurs tué d’autres musulmans. L’islam ce n’est pas l’islamisme, ce n’est pas le terrorisme. Le terrorisme peut se servir d’une religion. Il ne peut pas se confondre avec elle. L’islam est pratiqué par des millions de personnes dans le monde, de façon pacifique. L’islam est la religion de centaines de milliers de Français, qui vivent et pratiquent dans la paix et dans le respect des lois de la République. Aucune religion n’a à être suspectée, et encore moins à être stigmatisée. Seul le terrorisme doit être éradiqué car il est contraire à tout ce qui est humain. Le terrorisme, c’est la haine, la haine des autres. Le terrorisme, c’est la négation, la négation de l’humanité. Le terrorisme, c’est la lâcheté. C’est pousser la folie jusqu’à s’en prendre aux plus faibles, aux plus innocents des innocents, des enfants eux-mêmes. Le terrorisme ne peut trouver aucune justification, aucune. C’est Albert Camus qui l’avait énoncé avec force. Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente. Aucune justification ne peut être trouvée à un acte terroriste.
La lutte contre le terrorisme doit d’abord se situer à l’échelle internationale. Al Qaida, hélas, n’a pas disparu avec la mort de Ben Laden et cette organisation sévit, prospère même, chaque fois que le chaos s’est introduit. En Irak, en Lybie, en Somalie, en Afghanistan, au Pakistan, partout où il y a du désordre, partout où il y a des violences sans limites. Partout où les Etats ont disparu, là, s’infiltre cette organisation. Elle a pris un autre nom dans le Sahel : Aqmi. Elle détient encore aujourd’hui, au moment où je parle, plusieurs de nos ressortissants en otage. Ce qui doit conduire la France à mener une politique de lutte contre le terrorisme à l’échelle qui convient, l’échelle internationale, à faire les coopérations indispensables, à échanger les informations, les renseignements ; à pouvoir aussi considérer la lutte contre le terrorisme comme l’une des principales missions de notre politique de défense, et soutenir également tous les pays et notamment les plus fragiles, les plus faibles, les plus pauvres, qui luttent contre le fléau du terrorisme. Et ici, en France, la République doit être implacable. Il y a des lois ; elles existent. Notre code pénal a été à plusieurs reprises renforcé pour lutter contre cette menace. Cet arsenal peut comporter des failles. Une faille a d’ailleurs été à un moment relevée par un ministre du Gouvernement. Nous verrons de quoi il s’agit. Mais ce qui compte, au-delà des effets d’annonce, ce qui compte, ce sont les moyens pour faire appliquer les lois. Moyens qui doivent être donnés aux services de renseignement, moyens qui doivent être attribués à tout ce travail de suivi, de vigilance des personnes identifiées comme dangereuses. Les enquêtes en milieu pénitentiaire, là où se regroupent il est vrai, des personnes qui peuvent à un moment concevoir l’idée d’une action. Et surtout mieux coordonner nos équipes. Des services qu’on appelle DCRI, DGSE, qui doivent travailler dans le même sens pour être efficaces. A la suite du drame de Toulouse et de Montauban, des questions seront nécessairement posées. L’heure n’est pas aujourd’hui de faire je ne sais quelle polémique. L’enquête dira ce que nous aurons à connaître là-dessus.
François Hollande
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@fhollande
La République ne laissera aucun terroriste en paix, et la République les vaincra. La France ne baissera jamais la garde. #Aurillac
22 Mars 12
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C’est vrai que ce tueur, Mohamed Merah, avait fait deux voyages, l’un en Afghanistan en 2010, l’autre au Pakistan en 2011. Il avait justifié un motif touristique. Un contrôle, accru donc, des déplacements de voyageurs dans des pays sensibles, s’impose. Mais je le dis, nous tirerons toutes les leçons de cette tragédie et nous en aurons la clarté. Et donc toutes les conclusions seront mises à profit de la République. Au-delà de l’élection présidentielle, nul ne doit avoir le moindre doute sur la politique qui sera suivie au lendemain du mois de mai. Et si les Français m’accordent leur confiance, je leur affirme ici : la République ne laissera aucun terroriste en paix. La République poursuivra tous ceux qui menacent la sécurité de nos concitoyens. La République combattra tous ceux qui se livrent à des actions terroristes et la République les vaincra, parce que c’est ça, le combat incessant de la démocratie et de la République contre le fléau de la haine et de la barbarie. La France ne baissera jamais la garde. Il y va de notre cohésion nationale et aussi de nos libertés individuelles. Chaque Français, sur le territoire de la République, a le droit d’être protégé. Oui c’est un droit, garanti par l’Etat, pour toutes celles et tous ceux qui vivent ou se trouvent sur notre sol.
La sécurité c’est la première des libertés. C’est la liberté sans laquelle les autres libertés perdent leur valeur et leur sens. Si l’un d’entre nous a peur alors il n’est plus libre. Ce sont les plus faibles, les plus démunis, les plus fragiles qui paient toujours le prix le plus fort. La France a besoin de retrouver la force sans laquelle le droit est impuissant. C’est Robert Badinter qui aimait à le dire : l’Etat de droit ce n’est pas l’Etat de faiblesse.
François Hollande
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@fhollande
Les moyens de la justice seront renforcés car il nous faut une justice plus rapide. #Aurillac
22 Mars 12
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Voilà pourquoi je mettrai en œuvre une sécurité de proximité, assurée par la police de nos quartiers et la gendarmerie dans nos territoires ruraux. Je ne peux admettre que 12 000 postes de policiers et de gendarmes ont été supprimés depuis 5 ans. Je créerai des zones de sécurité prioritaire. Là où sont concentrées les violences et la délinquance, là devront se trouver les moyens pour lutter contre ces drames au quotidien. Et bien sûr, toutes les formes de police pourront coopérer et conjuguer leur effort avec les services de l’Etat concernés aussi par la lutte contre les trafics. Je pense aux services fiscaux, aux services douaniers. Nous aurons aussi à mettre en œuvre un suivi des plus jeunes délinquants, ceux qui peuvent justement dériver vers toutes les formes de violence et de radicalité. Il nous faudra donner davantage de moyens à ce qu’on appelle la protection judiciaire de la jeunesse, celle qui suit les délinquants, qui jeunes, sont trop souvent punis, tout en étant livrés à eux-mêmes. Dois-je rappeler que 120 000 condamnations restent inappliquées ? Je doublerai le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice, parce que leur place n’est pas en prison. Les moyens de la justice, eux aussi, seront renforcés parce qu’il nous faut une justice plus rapide et qui puisse suivre un certain nombre d’individus pour éviter la récidive. Les collectivités locales seront associées à cette mission de sécurité. Je lutterai aussi contre les bandes, parce que dans certains quartiers, le trafic de drogues conduit à des trafics d’armes. Regardez le stock que le terroriste avait pu constituer. Et ces trafics d’armes font, nourrissent, également des actions terroristes. Aucun quartier ne sera livré à lui-même. Aucun territoire ne sera abandonné. Oui, la sécurité, ça fait partie aussi de nos engagements, surtout de nos engagements, puisque c’est la première des libertés. Et que l’on ne vienne pas nous dire que la Gauche là-dessus aurait, je ne sais quelle indulgence, ou que la Droite aurait, je ne sais quelle compétence en matière de sécurité.
François Hollande
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@fhollande
La République c'est la sécurité, mais c'est aussi la laïcité. #Aurillac
22 Mars 12
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La République c’est la sécurité, mais la République c’est la laïcité. Toutes les religions sont respectables. Toutes ont leur place en France. C’est la liberté de conscience. La République ne méconnaît aucune de ces religions, mais elle ne connaît que la loi, qui doit être la même pour tous et qui fixe aux cultes leur espace, au domaine privé, ses frontières. Je ne céderai pas sur ces règles sans lesquelles il n’y a plus aucune référence commune qui vaille, aucun socle qui dure, aucun repère qui tienne.
La laïcité impose la séparation du public et du privé, du religieux et du citoyen. A la religion le domaine de la vie privée selon la liberté de chacun. A la République, celui de la vie publique. Et c’est le devoir de tous. L’égalité entre les hommes et les femmes fait partie de nos valeurs. L’autorité parentale, et pas seulement paternelle, aussi. Et si certains représentants radicaux de telle ou telle religion y sont hostiles, la République les rappellera avec force et les fera valoir ces principes d’égalité entre les femmes et les hommes.
Je ne me plains jamais quand au plus haut sommet de l’Etat, la laïcité est enfin proclamée. Mais moi, je veux une laïcité sans épithète. Elle n’a pas besoin d’être ouverte ou tolérante. Elle est la laïcité avec toute sa force.
François Hollande
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@fhollande
La laïcité, c'est notre Histoire mais c'est aussi notre avenir. Voilà pourquoi je la ferai inscrire dans notre constitution. #Aurillac
22 Mars 12
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Et là encore, le respect de la liberté est compatible avec les devoirs dans la République. La laïcité, c’est une loi de liberté, qui permet à chacune, à chacun, de vivre comme il l’entend. Mais, dans l’espace public, il y a un ensemble de règles qui s’imposent à tous, dans l’école de la République, dans l’hôpital public et dans les services publics. Et chaque fois que l’on met en cause l’école publique, l’hôpital public, les services publics, on met en cause la laïcité dans la République. La laïcité, c’est à la fois notre histoire mais aussi notre avenir. C’est pourquoi j’ai proposé d’inscrire dans la constitution les principes de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat, de façon à ce que les lois, les jurisprudences des tribunaux s’en inspirent.
Mais regardons la réalité en face, même si elle ne nous fait pas plaisir. Nous avons à relever un autre défi, celui de l’intégration. La République a longtemps été une machine extraordinaire, presque miraculeuse, qui à partir d’identités multiples, à partir de l’immense diversité de nos histoires singulières, de passés différents, à partir d’une infinité de mondes mêlés, parvenait à fabriquer les Français. C’était, et c’est encore, l’intégration. C’était longtemps les provinces de France, qui sont devenues républicaines. Puis ensuite ces populations qui ont été une à une intégrées et nous ont apporté ce que nous sommes, un pays divers et en même temps uni. Nous avons beaucoup gagné et nous gagnerons encore de ces mouvements. Mais aujourd’hui, nous devons donner à la machine républicaine toute son énergie. Et elle en manque.
François Hollande
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@fhollande
Personne ne doit avoir à répondre de son origine,de sa religion,de sa couleur de peau : chacun doit être citoyen de la République. #Aurillac
22 Mars 12
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Nous devons regarder les choses en face. Personne en France, d’abord, ne doit manquer de respect. Personne ne doit souffrir de ce qu’il est. Personne ne doit avoir à répondre de son origine, de sa religion, de son lieu de résidence, de sa couleur de peau. Chacun doit être citoyen de la République. Aucune discrimination. La République reconnait tous ses enfants. Elle n’en laissera aucun au bord du chemin. Mais à l’inverse, chacun doit respecter les institutions de la République, la police, l’armée, l’école, ce que nous avons fait ensemble, dans notre histoire et qui nous permet d’être une grande Nation. Et au-delà du respect mutuel, il y a l’apprentissage de ce qu’est la République, c’est-à-dire l’école.
L’école n’est pas un lieu parmi d’autres, c’est l’endroit où la vie s’apprend avec son exigence, sa rigueur, sa discipline. L’école, c’est le lieu où s’acquiert une culture dont nos enfants ne sont pas propriétaires, mais dépositaires. Je tiens ici à exprimer ma confiance, ma reconnaissance, aux enseignants de notre pays. Leur tâche est la plus importante de toutes. Ce sont eux qui permettent cette transmission et qui, malgré toutes les difficultés de la tâche, arrivent à intégrer. Et c’est d’autant plus dommageable d’avoir abîmé depuis cinq ans l’école de la République, d’avoir supprimé des postes (80 000), d’avoir touché à ces structures qui permettaient d’accompagner, et d’accompagner encore, les enfants les plus fragiles. Je pense aux RASED, je pense même ici, dans le Cantal, à l’Erea dont on réduit les moyens, c’est-à-dire l’enseignement adapté. Double peine qui a été infligée, d’abord on supprime des postes pour tout le monde, ensuite on fait l’arbitrage, et ce sont les plus fragiles qui ont à supporter encore davantage de suppressions de postes, de suppressions de moyens, de fermetures ! Je pense aussi au lycée d’Aurillac gravement mis en cause, lui aussi, pour les moyens qui lui sont accordés ou qui ne lui seront plus.
C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé il y a déjà plusieurs mois — parce que c’était pour moi la condition pour assurer les réformes de l’école indispensables, pour redonner confiance, pour assurer l’égalité — oui, j’avais annoncé, et je le réaffirme ici, la création en cinq ans de 60 000 postes supplémentaires dans l’Education nationale. Ils couvriront tous les métiers, permettant qu’il y ait plus de professeurs, plus d’infirmières scolaires, plus de médecins scolaires, plus de surveillants, mais aussi un vrai service public de l’orientation. Parce que tout ne peut pas se jouer dès les premiers âges de la vie, et que l’on a besoin d’accompagner un certain nombre des enfants qui peuvent, à un moment, connaître une difficulté puis avoir une deuxième chance, une troisième chance. Car rien ne doit être fatal, rien ne doit être déterminé par avance.
On m’a fait la leçon là-dessus. La droite, ils savent faire des leçons, mais ils ne les apprennent jamais ! Il m’a été dit : « ça coûte trop cher, on n’a plus les moyens ». J’ai fait mes comptes : 60 000 postes, 500 millions d’euros par an, 2,5 milliards à la fin du quinquennat. Mais quand il s’est agi d’alléger ou de supprimer l’impôt sur la fortune, rien ne les a arrêtés ! Pas davantage d’instaurer un bouclier fiscal pendant cinq ans, qui a coûté bien plus que les moyens que je veux redonner à l’Education nationale. Parce que ce qui compte pour moi, ce n’est pas d’accorder un bouclier aux plus favorisés, mais c’est de permettre que les plus jeunes, ceux qui doivent réussir leur vie, aient toutes les armes pour y parvenir.
François Hollande
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@fhollande
Nous avons besoin de former les enseignants pour qu'ils transmettent les valeurs de la République. #Aurillac
22 Mars 12
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Ces moyens nous permettront de rétablir la formation initiale des enseignants, une formation digne de ce nom. Je pense ici à l’IUFM d’Aurillac, parce que nous avons besoin de former les jeunes enseignants si nous voulons qu’ils puissent justement transmettre la connaissance, le savoir, les valeurs de la République.
Je lutterai contre un mal nouveau qui frappe au-delà des quartiers de nos villes, et qui s’appelle la déscolarisation scolaire, ces jeunes qui s’échappent avant même la fin de ce qu’on appelle l’obligation scolaire, ces absentéistes, ceux qui ne font plus l’école buissonnière mais ne croient plus du tout en l’école de la République. Je l’affirme ici : aucun jeune de 16 à 18 ans ne restera sans solution : soit il sera dans l’Education nationale en apprentissage, soit en formation ou en service civique. Je ne veux plus voir aucun jeune en situation de rupture par rapport à ce que doivent être son parcours, sa chance et son accomplissement. 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme, sans qualification. J’affirme ici que dans cinq ans, si les Français m’ont permis d’être le prochain président de la République, il y aura moitié moins d’enfants qui seront dans cette situation. Et ce sera encore trop ! Mais c’est le devoir que nous devons nous imposer, parce qu’il n’est pas possible — nous qui avons fait tant et nos anciens encore davantage pour l’école de la République — qu’un seul jeune puisse ne pas avoir, au terme de sa scolarité, la capacité de réussir sa vie. Et s’il ne l’avait pas, je prends un autre engagement : ce jeune devra avoir un capital de formation tout au long de sa vie, pour pouvoir avoir une deuxième chance, une troisième chance, en plus de ce qu’il pourra avoir dans le système de formation professionnelle dans son entreprise. Celui qui n’a pas eu le temps de rester à l’école doit avoir du temps dans sa vie pour de nouveau connaître la transmission du savoir, de la connaissance, de la qualification. C’est l’égalité!
François Hollande
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@fhollande
C'est une belle idée, le service civique. Il est dommage de l'avoir laissé réduit à peu de choses. #Aurillac
22 Mars 12
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Transmission des valeurs, rôle de l’école, et en même temps, il y a le service civique. Nous ne remplacerons pas le service militaire par un service civique obligatoire. Mais tout de même, c’est une belle idée, le service civique. Il est dommage de l’avoir laissé réduit à peu de chose. A peine 25 000 jeunes sont en service civique aujourd’hui. Il y a en a encore, prenons l’engagement de porter à 100 000, 120 000 le nombre de jeunes qui seraient en service civique dans une génération, pour leur permettre d’être utiles aux autres et d’être utiles aussi à eux-mêmes, d’avoir cette fierté de pouvoir être considérés comme un élément de la Nation.
Le patriotisme doit être revendiqué par nous. Il y a un patriotisme à servir son pays de multiples manières. Patriotisme des jeunes à être utiles, patriotisme des fonctionnaires à faire leur service, patriotisme des chercheurs à inventer, patriotisme des entreprises à créer, patriotisme des salariés à être les meilleurs dans leur domaine, patriotisme des agriculteurs à nourrir la population. Oui, chacun doit faire son devoir. Patriotisme aussi au sommet de l’Etat, cela peut servir ! Patriotisme aussi au sommet des directions d’entreprises. Et c’est la raison pour laquelle j’ai considéré qu’au-delà d’un certain montant de rémunération, il était légitime de pouvoir fixer une limite, et que quand cette limite était franchie, de faire revenir par des recettes fiscales ce qui n’aurait pas dû être distribué par des actionnaires.
François Hollande
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@fhollande
Le patriotisme doit être revendiqué! #Aurillac
22 Mars 12
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Nous avons besoin de ce patriotisme au moment où nous doutons de nous-mêmes, au moment où nous nous posons la question de savoir ce que sera l’avenir de la France. Il dépendra de nous, de la confiance que nous avons en nous-mêmes, en nos enfants, en la jeunesse, en nos valeurs. C’est nous qui avons la réponse ! Elle ne viendra pas simplement d’une autorité au sommet de l’Etat — ça, c’est ce que nous avons à régler dans les prochains jours… Mais ce sera un mouvement bien plus grand, bien plus vaste. Le changement que je veux pour le pays n’est pas simplement le changement d’un président, c’est le changement du destin d’une Nation, la nôtre, grand pays, pays qui doit montrer l’exemple, qui doit servir de référence, capable de se rassembler, capable aussi de donner du travail à ceux qui en demandent — parce que c’est quand même la première obligation !
Or c’est souvent le chômage, la précarité, l’échec scolaire, l’exclusion qui accélèrent les ruptures, qui donnent naissance à des situations d’enclavement, de ségrégation. Depuis cinq ans là encore, dans un certain nombre de quartiers de nos villes, la République a trop souvent battu en retraite, laissant le champ à du communautarisme. Parce que quand l’école n’est pas suffisamment présente, quand les services publics ne sont pas à leur place, quand il n’y a pas les emplois, alors, ce sont d’autres qui organisent une solidarité, mais qui n’est plus la solidarité nationale, qui est la solidarité communautaire, la solidarité familiale, la solidarité clanique.
Nous, nous voulons la solidarité nationale, parce que nous savons qu’elle nous garantit l’égalité de droits et de devoirs. C’est la raison pour laquelle j’ai affirmé la nécessité, dans ces quartiers, dans les lieux déshérités, de mettre des emplois d’avenir, des emplois-jeunes — 150 000. Parce que je ne peux pas accepter que dans un certain nombre de nos villes, les jeunes soient au chômage à des niveaux insupportables : 25 % de chômage des jeunes dans tout le pays, 40 % dans les quartiers de certaines de nos banlieues, 60 % en Outremer. Nous sommes là devant un risque, à tout moment, de colère, d’explosion ou pire, de repli, de résignation, de trafics de toutes sortes. Voilà l’enjeu ! C’est aussi la raison pour laquelle j’ai proposé, dans cette campagne, un contrat de génération qui permettrait à l’employeur qui garde un senior le temps qu’il puisse partir à la retraite avec dignité et avec une pension à taux plein, d’embaucher un jeune de moins de 25 ans avec un contrat à durée indéterminée et de ne pas payer de cotisations sociales sur les deux emplois. Parce que nous avons besoin de ce lien, de cette solidarité, de cette confiance, de ce pacte entre les générations.
Notre cohésion nationale repose sur le respect du travail.
J’entends le candidat sortant nous parler de la valeur travail. Mais où est la valeur travail quand 4 millions de nos concitoyens sont au chômage ? Où est la valeur travail quand il y a 8 millions de pauvres, de précaires, de CDD, d’intérim, de femmes qui sont condamnées à occuper des emplois à temps partiel (80 % du temps partiel, ce sont des femmes) ? Où est la reconnaissance de la valeur travail quand il y a tant de jeunes qui ne peuvent pas accéder même à un stage ? Et quand il y a tant de seniors qui sont écartés du marché et travail – et à qui l’on dit qu’il faudrait attendre l’âge de la retraite, ou à qui l’on promet, maintenant, une nouvelle exonération de cotisations sociales ? Il est bien temps ! C’était même prévu dans la loi sur la réforme des retraites, et cela a été oublié. Tant de choses ont été oubliées pendant ce quinquennat ! Même les lois qu’ils ont fait voter, ils ne les ont pas appliquées !
Mais pour le travail, il faut de l’activité économique, de la croissance, de la production ! Ce sera un grand défi, là aussi, des prochaines années. Sommes-nous capables de renforcer notre industrie – d’où l’idée de la banque publique d’investissement ? De soutenir l’effort des PME, l’innovation ? De faire en sorte que notre agriculture soit renforcée à travers des filières d’excellence ? Que les aides qui sont consacrées aux agriculteurs récompensent davantage le travail que, quelque fois, simplement la spéculation ? Parce que la spéculation s’est introduite partout, y compris dans les matières agricoles. La finance, ce n’est pas simplement la spéculation des valeurs boursières. C’est aussi, maintenant, sur les matières premières, sur tout ! Eh bien, moi, je veux qui ce soit la France qui décide, et pas la finance qui impose ses lois !
Oui, nous aurons à redonner cette confiance dans l’économie, dans la croissance, dans l’activité, dans la production. Et c’est une des raisons qui m’ont conduit – et j’en prends là encore, devant vous, l’engagement – à renégocier le traité d’austérité qui a été signé, pas encore ratifié, par des chefs d’Etat et de gouvernement qui, bien sûr, doivent avoir des disciplines pour conduire leurs politiques de finances publiques. Mais s’il n’y a que de l’austérité, et s’il n’y a pas de croissance, eh bien il n’y aura ni la réduction des déficits, ni la maîtrise de la dette ! Et il n’y aura pas davantage de croissance et d’emploi. Tout se tient : réduction des déficits, croissance, activité. Et c’est pourquoi je me battrai autant qu’il sera possible. Et je le ferai avec le mandat que vous me donnerez, pour renégocier ce traité européen !
François Hollande
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@fhollande
Aucun jeune de France doit penser qu'il n'est pas Français s'il a la citoyenneté. #Aurillac
22 Mars 12
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L’intégration, c’est une obligation ! Faire que chaque jeune puisse se considérer comme pleinement français. L’assassin, le tueur, était citoyen français. Et il a tué d’autres Français. Comment comprendre ? Rien ne peut justifier. Rien ! Et en même temps, savoir que même un seul, aussi fou soit-il, puisse penser qu’il n’est pas dans le même devoir que le nôtre d’être Français, et qu’il attaque d’autres Français, nous amène à considérer qu’aucune personne, aucun jeune ne doit penser qu’il n’est pas Français s’il a la citoyenneté française. « Français », je l’ai dit, c’est le plus beau mot que l’on puisse mettre avec « citoyen » : citoyen français ! Chacun doit être fier d’être Français, à la condition que la République elle-même ait permis à chacun, à chacune de réussir sa vie et de se sentir pleinement Français, pleinement citoyen ! Voilà le devoir qui doit être le mien si je deviens président de la République.
Depuis trois jours, tous mes actes, tous mes gestes, toutes mes paroles ont été guidés par le seul souci qui est le mien : rassembler la communauté nationale. Et je n’emboîterai pas le pas à l’emballement, à la surenchère, à la polémique. Je me tiendrai toujours à distance de ces attaques qui ne me touchent pas, parce que je n’ai qu’un seul objectif : rassembler ! C’est le sens même de ma candidature. Réconcilier les Français, qui ont subi depuis trop d’années trop de divisions, trop de diatribes, trop de discordes !
François Hollande
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@fhollande
Pour moi l'autorité suppose l'apaisement, la fermeté appelle l’harmonie et la responsabilité exige l'unité. #Aurillac
22 Mars 12
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Pour moi, l’autorité suppose l’apaisement. La fermeté appelle l’harmonie. Et la responsabilité exige l’unité. C’est ainsi que je conçois à la fois ma candidature et demain, si les Français m’en donnent mandat, ma responsabilité de chef de l’Etat.
Cette idée de la République ne me quitte jamais, et je ne changerai pas de discours. Je ne modifierai pas mon attitude. Le rassemblement, je le voulais hier. Je le veux aujourd’hui. Et je le voudrai encore davantage demain. Je ne me laisserai pas détourner de mon cap, de mon objectif. Parce que j’ai un devoir – envers mon pays, envers vous : rendre possible le changement ! Ouvrir un avenir meilleur ! Retrouver le rêve Français qui a fait notre grandeur ! Bref, changer le destin de notre pays.
Le rassemblement, pour ce qui me concerne, ce n’est pas un propos de circonstance. Ce n’est pas un réflexe patriotique. Ce n’est pas un sursaut lié à l’épreuve – par ailleurs nécessaire. Non, le rassemblement, c’est une constance. Pas une circonstance.
François Hollande
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@fhollande
Rien n’empêchera le changement qui vient! #Aurillac
22 Mars 12
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Rien, je vous le dis ici à Aurillac, rien n’empêchera le changement qui vient ! Rien n’arrêtera le changement : ni les forces de la division, ni celles de la soumission et encore moins celles de la réaction. Le changement, il vient ! Il arrive ! Il est nécessaire ! Il est attendu ! Il est espéré !
Ce changement, je dois le porter ! Aucune épreuve, aucune force contraire, aucune polémique, aucune attaque n’empêchera l’avènement de ce changement si vous – vous ! – en décidez. Ce changement, je le porte. Mais ce sont les Français qui vont, par leur vote, dire s’ils le veulent maintenant.
Il se détermine le 22 avril, au premier tour, le changement. Il se construit là, pour devenir irréversible le 6 mai !
Trois mots m’inspirent, au moment où je parle devant vous. Le premier, c’est la conscience : conscience de mon devoir – d’abord de faire le changement, ensuite de le réussir. Ensuite, c’est la confiance : celle que j’ai dans mon pays et celle que le pays doit porter, aussi, vers ma candidature. Et enfin, le dernier mot, c’est la cohérence : la cohérence de mon projet, 60 propositions que j’ai présentées. Pas besoin d’improvisation ! Pas besoin d’annonces précipitées ! Pas besoin de découvertes soudaines ! Pas besoin, non plus, de promesses inconsidérées ! Pas besoin d’une campagne qui ne serait qu’une suite, là encore, de virevoltes, de circonstances et qui, en définitive, abuserait une nouvelle fois les Français qui doivent regarder les cinq dernières années s’ils veulent savoir ce qu’ils ne veulent plus pour les cinq prochaines !
Et donc, fort de cette conscience, de votre confiance et de la cohérence que je porte, je veux aller vers les Français pendant le mois qui nous sépare du premier tour. Nous le ferons avec toute la responsabilité qui doit être la nôtre, toute la retenue en fonction des événements qui se sont produits – et en même temps, avec la ferme détermination de convaincre et de ne pas laisser les enjeux s’obscurcir ou se confondre.
L’enjeu, c’est l’avenir de la France !
Rien, je vous l’ai dit, rien n’empêchera le changement. Nous avons à construire, à écrire une nouvelle page de notre histoire. Nous l’écrirons ensemble, pour la jeunesse de France ! Pour lui tenir la promesse de la République que nous-mêmes nous avons reçue des générations précédentes. Oui, nous lui ouvrirons, à cette jeunesse de France, un nouveau chemin – qui d’ailleurs sera celui de toute la Nation : le chemin de la justice, le chemin du redressement, le chemin du progrès, de la dignité, de l’espérance ! C’est en faisant revivre le rêve français que l’on fera aimer la France par tous ses enfants.
François Hollande
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@fhollande
Je veux faire aimer la France car je veux que la République soit plus grande! #Aurillac
22 Mars 12
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Je veux faire aimer la France par toutes les forces qui l’animent ! Je veux faire aimer la France parce que je veux que la République soit plus grande au lendemain du 6 mai, après notre victoire – cette victoire que nous devons bâtir, que nous devons façonner. Un mois pour y parvenir ! Je vous fais appel : c’est vous, c’est vous ici rassemblés et, au-delà de vous, tous les Français – en tout cas une majorité d’entre eux – qui doivent maintenant décider de leur destin. Il ne reste qu’un mois. Un mois ! Un mois, c’est peu. Un mois, c’est encore beaucoup. Des événements – je l’avais dit – peuvent toujours survenir. Chacun doit être pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un défi qui doit nous rehausser à chaque fois et nous mettre à la hauteur de ce que les Français exigent.
Je veux vous faire gagner – non pas vous parce que vous êtes là devant moi –, je veux faire gagner la France et la République !
Voilà mon devoir. Voilà ma tâche. Voilà ma mission. Voilà mon objectif. Et voilà pourquoi je suis confiant d’être devant vous, ici, à Aurillac comme candidat à la présidence de la République française !
Ce soir à Aurillac, la campagne présidentielle, pour ce qui me concerne, recommence. La démocratie ne s’est jamais interrompue car elle ne s’interrompt jamais. Elle est toujours présente, y compris dans les épreuves. Non, ce qui va reprendre aujourd’hui, c’est la confrontation, c’est le débat. Mais ce qui vient de se passer nous oblige. Nous devons nous situer à la hauteur de l’enjeu, répondre aux attentes, juger les projets, regarder les bilans — c’est bien légitime. Ceux qui ont gouverné doivent rendre compte de leur action. Bientôt, il nous ferait croire qu’il est un président par éclipse ! Nous devons garder de la dignité dans les arguments et appeler au rassemblement. C’était ma démarche avant ce drame, c’est ma démarche après ce drame, et je n’en changerai pas. J’ai noté que les polémiques avaient repris — on ne les refait pas, ils sont ainsi ! Les polémiques avaient même repris avant que l’opération ne soit dénouée par les forces de sécurité dont j’ai salué l’intervention. L’extrême droite a recouru à l’amalgame, la droite a reproché à la gauche d’instrumentaliser le drame, contre toute raison, contre toute vérité. C’est leur méthode, ce ne doit pas être la nôtre, ce ne sera pas la mienne.
Depuis trois jours, tous mes actes, tous mes gestes, toutes mes paroles ont été guidés par le seul souci qui est le mien : rassembler la communauté nationale. Et je n’emboîterai pas le pas à l’emballement, à la surenchère, à la polémique. Je me tiendrai toujours à distance de ces attaques qui ne me touchent pas, parce que je n’ai qu’un seul objectif : rassembler ! C’est le sens même de ma candidature. Réconcilier les Français, qui ont subi depuis trop d’années trop de divisions, trop de diatribes, trop de discordes !
Pour moi, l’autorité suppose l’apaisement. La fermeté appelle l’harmonie. Et la responsabilité exige l’unité. C’est ainsi que je conçois à la fois ma candidature et demain, si les Français m’en donnent mandat, ma responsabilité de chef de l’Etat.
Cette idée de la République ne me quitte jamais, et je ne changerai pas de discours. Je ne modifierai pas mon attitude. Le rassemblement, je le voulais hier. Je le veux aujourd’hui. Et je le voudrai encore davantage demain. Je ne me laisserai pas détourner de mon cap, de mon objectif. Parce que j’ai un devoir – envers mon pays, envers vous : rendre possible le changement ! Ouvrir un avenir meilleur ! Retrouver le rêve Français qui a fait notre grandeur ! Bref, changer le destin de notre pays.
Le rassemblement, pour ce qui me concerne, ce n’est pas un propos de circonstance. Ce n’est pas un réflexe patriotique. Ce n’est pas un sursaut lié à l’épreuve – par ailleurs nécessaire. Non, le rassemblement, c’est une constance. Pas une circonstance.
Rien, je vous le dis ici à Aurillac, rien n’empêchera le changement qui vient ! Rien n’arrêtera le changement : ni les forces de la division, ni celles de la soumission et encore moins celles de la réaction. Le changement, il vient ! Il arrive ! Il est nécessaire ! Il est attendu ! Il est espéré !
Ce changement, je dois le porter ! Aucune épreuve, aucune force contraire, aucune polémique, aucune attaque n’empêchera l’avènement de ce changement si vous – vous ! – en décidez. Ce changement, je le porte. Mais ce sont les Français qui vont, par leur vote, dire s’ils le veulent maintenant.
Il se détermine le 22 avril, au premier tour, le changement. Il se construit là, pour devenir irréversible le 6 mai !
François Hollande
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@fhollande
Conscience, confiance et cohérence : voilà les trois mots auxquels j'attache ma campagne. #Aurillac
22 Mars 12
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Trois mots m’inspirent, au moment où je parle devant vous. Le premier, c’est la conscience : conscience de mon devoir – d’abord de faire le changement, ensuite de le réussir. Ensuite, c’est la confiance : celle que j’ai dans mon pays et celle que le pays doit porter, aussi, vers ma candidature. Et enfin, le dernier mot, c’est la cohérence : la cohérence de mon projet, 60 propositions que j’ai présentées. Pas besoin d’improvisation ! Pas besoin d’annonces précipitées ! Pas besoin de découvertes soudaines ! Pas besoin, non plus, de promesses inconsidérées ! Pas besoin d’une campagne qui ne serait qu’une suite, là encore, de virevoltes, de circonstances et qui, en définitive, abuserait une nouvelle fois les Français qui doivent regarder les cinq dernières années s’ils veulent savoir ce qu’ils ne veulent plus pour les cinq prochaines !
Et donc, fort de cette conscience, de votre confiance et de la cohérence que je porte, je veux aller vers les Français pendant le mois qui nous sépare du premier tour. Nous le ferons avec toute la responsabilité qui doit être la nôtre, toute la retenue en fonction des événements qui se sont produits – et en même temps, avec la ferme détermination de convaincre et de ne pas laisser les enjeux s’obscurcir ou se confondre.
L’enjeu, c’est l’avenir de la France !
Rien, je vous l’ai dit, rien n’empêchera le changement. Nous avons à construire, à écrire une nouvelle page de notre histoire. Nous l’écrirons ensemble, pour la jeunesse de France ! Pour lui tenir la promesse de la République que nous-mêmes nous avons reçue des générations précédentes. Oui, nous lui ouvrirons, à cette jeunesse de France, un nouveau chemin – qui d’ailleurs sera celui de toute la Nation : le chemin de la justice, le chemin du redressement, le chemin du progrès, de la dignité, de l’espérance ! C’est en faisant revivre le rêve français que l’on fera aimer la France par tous ses enfants.
Je veux faire aimer la France par toutes les forces qui l’animent ! Je veux faire aimer la France parce que je veux que la République soit plus grande au lendemain du 6 mai, après notre victoire – cette victoire que nous devons bâtir, que nous devons façonner. Un mois pour y parvenir ! Je vous fais appel : c’est vous, c’est vous ici rassemblés et, au-delà de vous, tous les Français – en tout cas une majorité d’entre eux – qui doivent maintenant décider de leur destin. Il ne reste qu’un mois. Un mois ! Un mois, c’est peu. Un mois, c’est encore beaucoup. Des événements – je l’avais dit – peuvent toujours survenir. Chacun doit être pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un défi qui doit nous rehausser à chaque fois et nous mettre à la hauteur de ce que les Français exigent.
Je veux vous faire gagner – non pas vous parce que vous êtes là devant moi –, je veux faire gagner la France et la République !
Voilà mon devoir. Voilà ma tâche. Voilà ma mission. Voilà mon objectif. Et voilà pourquoi je suis confiant d’être devant vous, ici, à Aurillac comme candidat à la présidence de la République française !
jeudi 22 mars 2012
mercredi 21 mars 2012
mardi 20 mars 2012
jeudi 15 mars 2012
Les entrepreneurs avec François Hollande
Les entrepreneurs avec François Hollande
Auteur :Vincent Guibert et Pierre-Alain Weill A l'attention de Chefs d'entreprises
Entrepreneur, je soutiens François Hollande à l'élection présidentielle de 2012. Je signe cet appel et encourage les chefs d'entreprise à nous rejoindre.
Les entrepreneurs avec François Hollande:
Chefs d’entreprise, dirigeants, on les classe trop facilement "de droite" et pourtant ils sont nombreux à soutenir François Hollande.
Leurs valeurs ?
L’économie de marché, la saine concurrence et la performance économique,
mais aussi et surtout la justice sociale, l’équité dans le management et dans la redistribution
des richesses créées, l’économie coopérative et solidaire, la confiance dans l’être humain et
dans l’intelligence collective.
Leurs activités ont immanquablement souffert de la crise économique depuis 2008 mais ils
ont tenu et gardé espoir. Car cette crise est avant tout celle d'un système néolibéral qui
pendant des années s'est bercé d'illusions, a laissé les actionnaires des grandes entreprises
s’enrichir au détriment des salariés et des sous-traitants, a regardé les banques spéculer au
lieu de financer l’économie réelle.
Le laxisme ou la complicité des dirigeants politiques face à ces dérives ne doit en rien
décourager celles et ceux qui pensent que l’action politique a encore un sens. Le décalage
entre le discours et les actes ou le laisser-faire de Sarkozy, la concurrence mondiale, la
pression permanente à la baisse des prix, le chantage aux bas salaires et aux délocalisations,
les subventions et dispositifs fiscaux tels le Crédit Impôt Recherche dont profitent
principalement les groupes du CAC 40 : autant de situations qui ne sont plus tolérables et
qui doivent nous amener à refuser le statu quo.
Le contrôle du système financier, l'innovation et la mutation écologique, la revitalisation de
notre industrie, sont des leviers essentiels pour transformer le monde du commerce et de
l'entreprise.
Il s’agit pour les entreprises européennes de pouvoir de commercer à armes égales avec
leurs concurrents asiatiques, indiens ou américains, et de pouvoir fabriquer à proximité des
lieux de consommation de leurs produits. Les orientations permises par le projet de François
Hollande en matière de régulation, d’investissement, de fiscalité ou de partage des richesses,
transformeront le contexte dans lequel évolueront les entreprises, et redonneront aux
dirigeants des marges de manoeuvre pour relancer l’économie.
15 des 60 engagements de François Hollande concernent directement le monde du travail et
de l’entreprise, et sont de nature à permettre à la France de retrouver le chemin de l’emploi
et de la croissance.
Découvrez les ci-dessous et sur www.françoishollande.fr
1 . Je créerai une Banque publique d’investissement. À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire.
2. Je ferai des PME une priorité. Je mobiliserai l’épargne des Français, en créant un livret
d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des
entreprises innovantes. Pour cela, je doublerai le plafond du livret développement durable,
en le portant de 6 000 à 12 000 euros. Les PME, les TPE, les artisans
Auteur :Vincent Guibert et Pierre-Alain Weill A l'attention de Chefs d'entreprises
Entrepreneur, je soutiens François Hollande à l'élection présidentielle de 2012. Je signe cet appel et encourage les chefs d'entreprise à nous rejoindre.
Les entrepreneurs avec François Hollande:
Chefs d’entreprise, dirigeants, on les classe trop facilement "de droite" et pourtant ils sont nombreux à soutenir François Hollande.
Leurs valeurs ?
L’économie de marché, la saine concurrence et la performance économique,
mais aussi et surtout la justice sociale, l’équité dans le management et dans la redistribution
des richesses créées, l’économie coopérative et solidaire, la confiance dans l’être humain et
dans l’intelligence collective.
Leurs activités ont immanquablement souffert de la crise économique depuis 2008 mais ils
ont tenu et gardé espoir. Car cette crise est avant tout celle d'un système néolibéral qui
pendant des années s'est bercé d'illusions, a laissé les actionnaires des grandes entreprises
s’enrichir au détriment des salariés et des sous-traitants, a regardé les banques spéculer au
lieu de financer l’économie réelle.
Le laxisme ou la complicité des dirigeants politiques face à ces dérives ne doit en rien
décourager celles et ceux qui pensent que l’action politique a encore un sens. Le décalage
entre le discours et les actes ou le laisser-faire de Sarkozy, la concurrence mondiale, la
pression permanente à la baisse des prix, le chantage aux bas salaires et aux délocalisations,
les subventions et dispositifs fiscaux tels le Crédit Impôt Recherche dont profitent
principalement les groupes du CAC 40 : autant de situations qui ne sont plus tolérables et
qui doivent nous amener à refuser le statu quo.
Le contrôle du système financier, l'innovation et la mutation écologique, la revitalisation de
notre industrie, sont des leviers essentiels pour transformer le monde du commerce et de
l'entreprise.
Il s’agit pour les entreprises européennes de pouvoir de commercer à armes égales avec
leurs concurrents asiatiques, indiens ou américains, et de pouvoir fabriquer à proximité des
lieux de consommation de leurs produits. Les orientations permises par le projet de François
Hollande en matière de régulation, d’investissement, de fiscalité ou de partage des richesses,
transformeront le contexte dans lequel évolueront les entreprises, et redonneront aux
dirigeants des marges de manoeuvre pour relancer l’économie.
15 des 60 engagements de François Hollande concernent directement le monde du travail et
de l’entreprise, et sont de nature à permettre à la France de retrouver le chemin de l’emploi
et de la croissance.
Découvrez les ci-dessous et sur www.françoishollande.fr
1 . Je créerai une Banque publique d’investissement. À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire.
2. Je ferai des PME une priorité. Je mobiliserai l’épargne des Français, en créant un livret
d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des
entreprises innovantes. Pour cela, je doublerai le plafond du livret développement durable,
en le portant de 6 000 à 12 000 euros. Les PME, les TPE, les artisans
mardi 6 mars 2012
lundi 5 mars 2012
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